Un entrepreneur à la tête du cabinet d'avocats Salans

Rares sont les Français à prendre les rênes d'un cabinet d'avocats d'affaires international. Avant de devenir ministre, Christine Lagarde avait ouvert la voie comme président (« chairman ») mondial de l'américain Baker & McKenzie. Son exemple n'est plus le seul depuis la nomination fin décembre d'un Français à la présidence mondiale du cabinet international Salans : François Chateau. Créé en 1978 par deux Américains et une Française, le cabinet regroupe 750 avocats répartis dans 23 bureaux dans le monde. Le nouveau « chairman » compte bien ne pas en rester là. Pour son mandat de deux ans, ses objectifs sont clairs : créer un bureau à Bruxelles, renforcer la présence de Salans en Chine, s'intéresser à Singapour et commencer à s'implanter en Afrique. Une expansion possible si le cabinet conforte sa culture multinationale. « Chaque associé doit se dire au quotidien ce qu'il a fait aujourd'hui pour un bureau étranger », souligne François Chateau. Direct, volontaire et discipliné, ce marathonien de 53 ans est fortement marqué par la culture américaine et l'esprit d'entreprise.Après un DEA de droit anglo-saxon à Paris Assas, il traverse l'Atlantique et décroche en 1982 un LLM à l'université de New York. Le diplôme obtenu, il travaille dans un cabinet d'avocats américain et fait sa vie professionnelle et privée outre-Atlantique. Avec un ami client, François Chateau se lance dans une aventure en créant la société Chateaud'eau, spécialisée dans les fontaines d'eau. « Je suis très entrepreneur », explique-t-il. La réussite est au rendez-vous. Quinze jours avant la cotation de la société au Palais Brongriart, alors en vacances aux sports d'hiver, il reçoit un appel téléphonique du PDG d'une multinationale française qui veut lui acheter Chateaud'eau. L'affaire est vite conclue.« américain par choix »L'ancien PDG de Chateaud'eau intègre, le 1er mars 1999, le bureau new-yorkais de Salans. Cet avocat d'affaires conseille des célébrités sur les contrats de publicité et des riches familles sur leurs structures juridiques et fiscales, sans parler du secteur de la mode et du luxe. Après le choc des attentats du 11 septembre 2001, avec son épouse sud-américaine, ils décident de demander la naturalisation américaine d'autant que leurs enfants sont nés outre-Atlantique. Cet « Américain par choix » a l'esprit d'entreprendre qui le titille toujours. Nouveau challenge, redresser la situation financière et assurer la pérennité du lycée français à New York. Il devient « vice-chairman » du lycée, qui est une fondation. Réunions à 7 heures du matin avant de se rendre au cabinet, rencontres avec des gens compétents et, avec l'appui de l'ambassadeur de France aux États-Unis, la situation du lycée est redressée. Il a démissionné de son mandat en juin 2009 pour laisser la place à une nouvelle gouvernance et pour exercer à pleintemps ses nouvelles fonctions chez Salans, tout en continuant à conseiller ses clients. nFrançois Chateau est chairman mondial du cabinet Salans.
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