Air France et JAL étudient un vaste partenariat

Un mal pour un bien. La décision, il y a quinze jours, de Japan Airlines (JAL), de ne pas rejoindre l'alliance Skyteam d'Air France-KLM et de Delta, pour rester dans Oneworld aux côtés d'American Airlines et de British Airways, pourrait para- doxalement se solder par un renforcement des intérêts d'Air France au Japon. Avec JAL comme rampe de lancement.Car, si la compagnie japonaise, en redressement judiciaire depuis janvier, a choisi American, son partenaire dans Oneworld, pour son développement sur l'axe transpacifique (une demande en ce sens a été formulée vendredi au ministère américain des Transports), c'est avec Air France qu'elle entend le faire sur l'Europe, et non avec British Airways, le pilier européen de Oneworld.Alors que JAL a indiqué le 21 février souhaiter conserver ses accords commerciaux avec Air France (des accords de partage de codes entre Paris et le Japon), un accord de plus grande ampleur se joue en coulisses avec la compagnie française.L'accord serait inéditSelon plusieurs sources internes à Air France, les compagnies française et nippone discutent de la possibilité de créer un joint-venture entre le Japon et la France. Un système dans le secteur aérien qui ne repose pas sur des liens capitalistiques, mais qui constitue le plus haut degré de partenariat commercial, hormis une fusion. Et pour cause. Les transporteurs partagent en effet leurs coûts et leurs recettes sur un plan de vols coordonné. Ceci avec une harmonisation complète des prix, des horaires et des pratiques commerciales. C'est ainsi que travaillent par exemple Air France-KLM et Delta sur l'axe transatlantique.« Dans le cadre de nos discussions avec JAL pour la convaincre de rallier Skyteam, explique un dirigeant d'Air France, nous avions proposé cette coopération, en évoquant la possibilité de l'étendre à Alitalia sur l'axe Italie-Japon. La compagnie japonaise est aujourd'hui intéressée par un tel schéma, mais uniquement avec Air France entre l'Hexagone et le Japon. » S'il était trouvé, un tel accord entre deux compagnies de camps opposés serait inédit.Préserver ses relations très anciennes avec Air France figurait parmi les contreparties exigées par JAL à son maintien dans Oneworld. « Le trafic entre le Japon et la France est supérieur à celui entre le Japon et le Royaume-Uni », dit-on chez Air France.Du côté de Oneworld, moins strict que d'autres alliances sur de telles infidélités, les intérêts d'American, qui auraient été fortement pénalisés par un départ de JAL, ont primé. Néanmoins, si Oneworld est prête à accepter le maintien des accords entre JAL et Air France, une extension de ceux-ci risque en revanche de faire grincer les dents. Chez British Airways notamment.Pour Air France, le seul inconvénient du maintien de JAL dans Oneworld se trouve en Chine, où Skyteam et Star Alliance bataillent pour convaincre China Eastern, basée à Shanghai, de rejoindre l'un d'entre eux. « Si JAL nous avait rejoints, cela aurait fait basculer China Eastern dans Skyteam, car cette compagnie chinoise est très liée au Japon », dit-on chez Air France. Or, avec All Nippon Airways, Star possède cet allié japonais cher à China Eastern. Pour autant, rien n'est joué. Et le choix de la compagnie chinoise déterminera le leadership des alliances en Chine, Star comptant déjà Air China et Shanghai Airlines, Skyteam, China Southern et Oneworld, Cathay Pacific. nLes relations commerciales sont très anciennes entre Air France et la première compagnie asiatique JAL.
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