Les patrons de PME partagés sur la politique économique

Interrogés début mars par BVA-Avanquest pour « La Tribune » et BFM, les Français disaient leur pessimisme grandissant s'agissant de la situation économique, et faisaient part de leur demande de changements : plus de 70 % d'entre eux estimaient que l'exécutif devrait tirer les conséquences, au niveau national, des élections régionales, en revoyant les réformes en cours ou à venir. Le résultat du scrutin a confirmé cette demande de prise en compte de la situation sociale. Mais si ce sont tous les Français qui font le vote, les principaux acteurs de l'économie, à savoir les patrons de PME, se montrent plus partagés sur la politique conduite par le gouvernement.Certes, à hauteur de 46 %, ils estiment que « le gouvernement devra changer le cap de sa politique économique », si « l'issue du scrutin est en défaveur de l'UMP », selon le sondage réalisé par Ipsos-LCL et « La Tribune » (lire page 6), réalisé les 15 et 16 mars. Mais ils sont 42 % à juger que le gouvernement n'aura pas besoin d'amender sa stratégie. Il existe donc une majorité relative en faveur du changement, qui apparaît trop faible pour porter des jugements définitifs.Interrogés régulièrement par Ipsos sur l'efficacité des efforts du gouvernement, les patrons de PME se montrent moins optimistes en ce début de mois de mars qu'en janvier et février. Mais leur appréciation reste supérieure à son niveau de moyen terme.Bref, les patrons de PME, dont l'orientation politique traditionnelle les pousse à voter UMP, ne souhaitaient pas sanctionner le gouvernement à la veille du scrutin. Ce qui n'était pas le cas des médecins, autre clientèle traditionnelle...bercy hésitantMais les petits patrons se montrent dubitatifs sur certains projets. La relance par Nicolas Sarkozy de l'idée d'une TVA sociale (hausse de la TVA en contrepartie d'une réduction des cotisations sociales) les laisse plutôt sceptiques. 48 % se disent défavorables à ce projet, 42 % se prononçant plutôt pour. Si certains parlementaires, spécialisés dans les questions sociales, ou le président de la commission des Finances du Sénat, Jean Arthuis (Alliance centriste), qui défend cette piste de longue date, ont accueilli favorablement les propos présidentiels, les experts du gouvernement se montrent très prudents. Bercy a toujours été hésitant sur une réforme aux effets économiques complexes. S'il s'agissait de baisser les cotisations patronales, les salariés verraient leur pouvoir d'achat diminuer. En tout état de cause, les retraités verraient le leur amputé, puisqu'ils paieraient une TVA supplémentaire sans contrepartie aucune du côté de leurs revenus.I. B.
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