Cacophonie autour d'un accord sur l'aide à la Grèce

C'est une semaine cruciale qui s'ouvre ce lundi pour la Grèce, mais aussi pour l'Union européenne. Jeudi et vendredi se tient en effet à Bruxelles un sommet européen des chefs d'état et de gouvernement de l'Union ainsi que de l'exécutif européen, qui doivent décider d'une position commune sur la Grèce. Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a annoncé la semaine dernière qu'en cas d'échec, Athènes se tournerait vers le Fonds monétaire international (FMI) (lire ci-contre) pour avoir accès à des crédits à des taux préférentiels, car la Grèce doit impérativement lever 10 milliards d'euros pour honorer des dettes, dont l'une le 20 avril. Au-delà de cette urgence, Athènes a mis en place un plan de rigueur afin de ramener son déficit public cette année à 8,7 % contre 12,7 % en 2009. Mais certains économistes doutent de la possibilité d'atteindre un tel objectif.L'ultimatum du Premier ministre grec a eu pour effet de déclencher une série de déclarations gouvernementales outre-Rhin plus ou moins contradictoires. Elles ne permettent pas en tous cas de définir quelle sera la position arrêtée lors du sommet européen (lire ci-dessous). Après avoir milité pour un Fonds monétaire européen, le ministre des Finances, Wolfgang Schaüble, serait d'accord sur le principe d'aides bilatérales « coordonnées, et sur une base volontaire ». En revanche, la chancelière Angela Merkel préférerait un recours au FMI. Les Pays-Bas la soutiennent, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, n'y voit aucun inconvénient. Mais la chancelière allemande considérait dimanche à la radio Deutschlandfunk que la question ne se posait pas, car Athènes n'aura pas besoin d'aide urgente.un enjeu de crédibilitéFace à cela, Paris maintient son cap fixé depuis le début de la crise sur une aide directe à Athènes si besoin, au nom de la solidarité et de la nécessité pour les membres de la zone euro de résoudre leurs propres problèmes. Cette position est appuyée par Jean-Claude Trichet, le patron de la Banque centrale européenne (BCE), qui y voit là un enjeu de crédibilité pour la monnaie européenne. Pour sa part, le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, soutient l'idée de cette aide européenne à la Grèce.Dans cette série de déclarations, seul n'a pas parlé, fidèle à sa méthode anti-spectaculaire, Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.