Helaba, la banque régionale de Hesse et de Thuringe, et NordLB, sa voisine de Basse-Saxe, pouvaient se vanter, à la différence des autres Landesbanken, d'avoir traversé la crise financière sans avoir fait appel à leurs actionnaires. Le cas de la Landesbank Berlin étant un peu à part puisqu'elle est filiale à 100 % des caisses d'épargne. Mais la décision de l'Autorité européenne de supervision (EBA) de ne pas tenir compte des « apports tacites » de capitaux (le plus souvent faits par les pouvoirs publics), aussi appelé « capital dormant », dans son calcul des ratios de solvabilité en vue des tests de résistance européens a eu raison de ces deux banques.Tout a commencé la semaine dernière avec l'annonce de la recapitalisation à hauteur de 600 millions d'euros de NordLB et la conversion de son capital dormant de 1,1 milliard d'euros en capital classique. Et, ce jeudi, c'était au tour d'Helaba, dans laquelle le « capital dormant » représentait 2,3 milliards d'euros, soit 40 % de ses capitaux propres. Dans ces conditions, l'échec aux « stress tests » semblait inévitable. Après avoir, pendant des semaines, menacé de boycotter l'exercice ou de porter l'affaire devant la justice, les actionnaires d'Helaba ont finalement accepté d'agir.« Aucune autre option »« Nous sommes unis autour de l'objectif de réussir ces tests de résistance. Il n'existe aucune autre option », a convenu le ministre des Finances hessois Thomas Schäfer. Le Land de Hesse et la fédération régionale des caisses d'épargne vont modifier, d'ici au 30 avril, les conditions de leurs apports tacites afin de le muer en capital classique. Le taux versé par la banque aux propriétaires de ce « capital dormant » devrait notamment être relevé. Actuellement, la Hesse a déposé 1,9 milliard d'euros de « capital dormant » au titre du soutien à la construction de logements dans le capital de Helaba, moyennant un taux annuel fixe de 1,6 %. Il devrait à présent donner lieu à une rémunération proportionnelle au profit de la banque, estimée entre 6 % et 9 % par an. La structure actionnariale de la banque pourrait aussi évoluer. Thomas Schäfer n'a d'ailleurs pas exclu que le Land ne renforce, par la suite, le capital de Helaba à hauteur de 400 millions d'euros. Quelques jours après la mise en place du plan de démantèlement de WestLB à la demande de Bruxelles, l'Allemagne doit à nouveau adapter ses Landesbanken sous la pression européenne.

latribune.fr

21 Avr 2011, 21:40

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