La perspective de Matignon

Le Parti socialiste a officiellement demandé, lundi, à éric Woerth, d'apporter « des réponses précises et claires » sur son rôle dans l'affaire Bettencourt. « Monsieur Woerth est au coeur d'une affaire qui relève manifestement du conflit d'intérêt et cela justifie qu'il clarifie exactement le rôle qu'il a joué dans cette affaire », a estimé Benoît Hamon, le porte-parole du parti. La première secrétaire, Martine Aubry, a simplement réclamé de son côté « la transparence sur cette affaire ». Samedi, le député PS de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg, avait été autrement plus direct puisqu'il avait pas hésité à attaquer la femme de l'ex-ministre du Budget qui a géré jusqu'en 2010 la fortune de l'héritière de l'Oréal (voir La tribune du 21 juin). Il avait réclamé la démission de son mari. Florence Woerth a d'ailleurs annoncé son intention de porter plainte en diffamation contre le député PS.défense difficileDans un registre voisin, mais sans mettre directement en cause éric Woerth, François Bayrou a affirmé, toujours lundi, que « depuis des années en France, on n'a pas fait respecter le mur de verre qui devrait séparer les affaires d'argent, les affaires privées, des affaires publiques ». Visiblement, les dénégations d'éric Woerth depuis dimanche quant à son éventuelle implication dans cette affaire n'ont pas réussi à faire retomber la pression autour de lui. L'annonce, faite lundi après-midi, que sa femme allait démissionner de la société gérant la fortune de Liliane Bettencourt semble arriver trop tard. Sur le fond, le ministre du Travail voit là une opération visant à le destabiliser alors que les jugements sur la façon dont il a mené jusque là la réforme des retraites avaient été élogieux. Déjà, en décembre dernier, celui qui était encore ministre du Budget et des Comptes publics, avait très mal pris les insinuations de confusion des genres entre ses fonctions ministérielles et sa casquette de trésorier de l'UMP lancées par les socialistes. Le PS avait pris prétexte d'une rencontre organisée par éric Woerth entre Nicolas Sarkozy et les gros donateurs de l'UMP dans les salons d'un hôtel de luxe proche de l'Elysée. « Je porte mes casquettes à l'endroit », avait lancé en réponse à « La Tribune » un éric Woerth visiblement excédé par ces insinuations. Aujourd'hui, les polémiques mettant en cause le ministre du Travail dépassent sa seule personne. En effet, l'élysée avait fait depuis l'automne d'éric Woerth l'un de ses jokers d'ici à 2012. Son nom circulait pour succéder à François Fillon à Matignon après les vacances, le dossier des retraites constituant le test de ses capacités politiques. Autant dire que ses ennuis ne font pas que des malheureux parmis les autres éventuels « premiers ministrables » : Jean-Louis Borloo, Christine Lagarde, MAM voire... François Fillon.
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