Le "logiciel Colbert 2.0" anti-délocalisation disponible lundi

Le made in France - si cher à Arnaud Montebourg - pourquoi pas, mais comment ? Y a-t-il un réel intérêt à relocaliser son activité ? Des questions que beaucoup d\'entrepreneurs se sont sûrement déjà posés. Mais faire une étude individualisée (tenant compte des ressources disponibles dans l\'entreprise, des droits de douane applicables, du coût des transports...) demande du temps et des personnes qualifiées en logistique internationale.Pour permettre aux entrepreneurs de se faire une première idée, sans devoir dépenser trop, le ministère du Redressement productif a eu une idée : demander la mise au point d\'un logiciel d\'\"auto-diagnostic\" qui serait disponible en ligne librement et gratuitement. En 50 questions, il sera capable d\'apporter un début de réponse à l\'entrepreneur qui s\'interroge sur l\'opportunité de produire français.Arnaud Montebourg et son équipe espèrent ainsi faire prendre conscience des potentialités de relocalisation et des aides existantes dont pourraient bénéficier les entreprises (en termes de conseils ou de soutien financier). \"Cela coûte très cher d\'aller produire en Chine et cela ne coûte pas si cher de produire en France\", résumait Arnaud Montebourg le 14 juin, mettant en garde contre les \"coûts cachés de la délocalisation\".Quelques ajustements techniques, et c\'est prêt !  Après plusieurs mois de travaux, le résultat est presque là. Encore quelques jours de patience et le logiciel \"Colbert 2.0\" sera lancé officiellement par Bercy le 22 juillet, d\'après le cabinet d\'Arnaud Montebourg. L\'outil se fait un peu attendre. Mi-juin, lors de l\'annonce de ce dispositif par Arnaud Montebourg, ses équipes assuraient que la dead-line était fixée au 9 juillet, mais \"quelques ajustements techniques\" ont provoqué le report de la mise en ligne de \"Colbert 2.0\".Cet outil est le fruit d\'un travail en deux temps. Le professeur d\'économie El Mouhoub Mouhoud s\'est chargé de la phase théorique avec son équipe de l\'université Paris Dauphine. \"Nous avons réalisé la partie académique du travail : une étude par secteurs d\'activités, par zones d\'emploi, etc, afin de connaître les dynamiques territoriales et d\'ainsi savoir où relocaliser\" explique-t-il. Le potentiel de chaque territoire a alors été évalué. \"Nous avons remis un rapport contenant la cartographie rigoureuse de 314 zones en France, en fonction de 712 catégories de la Nomenclature d\'activités Française (NAF) de l\'Insee\" précise-t-il.Valoriser les complémentarités géographiquesLes économistes ont alors eu de bonnes surprises : \"Il existe des complémentarités géographiques entre territoires spécialistes de l\'export et ceux biens équipés en services à forte valeur ajoutée pour les entreprises\",relève El Mouhoub Mouhoud. Restait donc à corréler les ressources pour comprendre où installer quelles activités. Selon l\'universitaire, il ne faudra pas seulement se limiter au retour de productions ou d\'assemblages de l\'étranger, mais aussi \"favoriser les relocalisations de développement\" dans les zones industrielles performantes à l\'exportation.Cette étude a été produite pour le compte de la Direction générale de la compétitivité, de l\'industrie et des services (DGCIS), dans le cadre d\'un appel d\'offre. Le cabinet d\'Arnaud Montebourg a pu ensuite se saisir de ces données pour faire appel à la société Sémaphores, dédiée au conseil des acteurs publics et des entreprises sur les territoires. C\'était la seconde étape, à caractère technique. Le Directeur général Alain Petitjean et ses équipes ont travaillé en collaboration avec le cabinet d\'Arnaud Montebourg et la DGCIS pour mettre au point le logiciel, à partir des conclusions des travaux d\'El Mouhoub Mouhoud et de son équipe. L\'économiste Xavier Ragot a fait office de coordinateur.Inspiré d\'une méthode américaine...Cet outil, et plus largement le plan en faveur de la relocalisation présenté il y a un mois par le ministre du Redressement productif, ne vont pas sans rappeler la politique d\'un certains Barack Obama. Outre Atlantique, le président américain a en effet lancé un programme de \"reshoring\" sur lequel Arnaud Montebourg prend exemple. Dans une interview parue en janvier, il expliquait que \"son programme a aidé les plus grandes sociétés américaines à calculer le meilleur endroit - l\'Amérique - pour produire en fonction de la nouvelle donne mondiale : le coût des énergies, le prix du foncier, le coût du travail, [...] le prix des transports et la logistique qui monte.\">> Montebourg s\'inspire d\'Obama pour rapatrier 300 entreprise
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