Le patron d'UniCredit poussé vers la sortie

UniCredit accélère la chute de son patron. La banque italienne a réuni mardi en fin d'après-midi un conseil d'administration extraordinaire pour acter la démission de son directeur général Alessandro Profumo. C'est le président du conseil d'administration, l'allemand Dieter Rampl, qui doit le remplacer et devenir PDG intérimaire en attendant la nomination d'un successeur. Les spéculation vont bon train en Italie. Une solution externe pourrait mener à l'ancien patron de Capitalia, rachetée en 2007 par UniCredit, Matteo Arpe ou Claudio Castamagna, ancien de Goldman Sachs. En interne, quatre directeur généraux délégués sont également cités ; le responsable de la banque de détail Roberto Nicastro étant le plus probable.En attendant, le départ d'Alessandro Profumo devenait inéluctable depuis quelques jours. Il était sous pression depuis le début du mois après que la Libye s'était adjugée 7,6 % du capital d'UniCredit, répartis entre la Banque centrale (5 %) et le fonds souverain (2,5 %). L'Etat libyen se trouve indirectement deuxième actionnaire de la banque italienne derrière le bloc des trois fondations régionales qui détiennent 11 % du capital (voir graphique). Surtout, la Libye pèse désormais davantage que Mediobanca (5,1 %), la banque d'affaires italienne considérée comme le pivot du capitalisme transalpin. colère des fondationsAprès cet événement, les tensions entre le patron d'UniCredit et ses actionnaires historiques italiens étaient devenues extrêmes ces dernières semaines. Les fondations de Vérone, de Turin et de Bologne reprochaient au directeur général d'UniCredit de ne pas les avoir prévenues de la prise de participation de 2,5 % du fonds souverain Libyan Investment Authority (LIA). Cette arrivée, quelques mois après que la banque centrale de Libye avait pris 5 % du capital fin 2008, a provoqué la colère des fondations. Elles ont eu le sentiment qu'Alessandro Profumo voulait les mettre à l'écart, ou du moins contre-balancer leur influence chez UniCredit. Mais ce sont les actionnaires allemands, ancien représentants d'HVB rachetée en 2005 par UniCredit, qui ont fait pencher la balance. Jusqu'ici soutien indéfectible d'Alessandro Profumo, l'arrivée surprise du fonds souverain Libyen au capital de la banque cet été leur a également déplu. Ils ont alors rejoint la position des fondations qui étaient en désaccord profond avec le patron d'UniCredit depuis plusieurs mois. Fin 2009, ce dernier avait voulu imposer une réorganisation consistant à fusionner les trois réseaux italiens UniCredit, Banca di Roma et Banca di Sicilia. Ce projet avait déjà rencontré l'opposition des fondations qui craignaient de voir leur pouvoir s'étioler. L'éviction d'Alessandro Profumo leur permet désormais de le renforcer.
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