EDF se lance dans la bataille contre Voltalis

Voltalis et son patron Pierre Bivas ont décidément l'art de déclencher des tempêtes dans le petit monde policé de l'électricité. La petite société, chantre de l'« effacement diffus » qui permet, grâce à un boîtier chez les particuliers, d'économiser de l'électricité pendant les quelques minutes où la France en manque, rejoue la fable du pot de terre contre le pot de fer en affrontant toute l'industrie électrique française. La bagarre a rebondi devant le Conseil d'État, la semaine dernière, alors qu'un compromis était proche début juillet. Manque à gagnerL'enjeu de la bataille peut sembler absurde. Il s'agit de décider qui va payer les mégawattheures (MWh) non consommés grâce au boîtier. Pour sa part, Voltalis les facture entre 50 et 70 euros l'unité au gestionnaire de réseau RTE. Pendant les périodes d'ultra pointe, si cette électricité avait été bel et bien consommée, RTE aurait dû l'acheter encore plus cher. Problème : pour EDF et ses concurrents, cela représente un manque à gagner. En juillet 2009, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a rendu une délibération stipulant que c'était à Voltalis de payer aux fournisseurs (EDF, GDF Suez ou Poweo... ) cette électricité non consommée. Décision attaquée par Voltalis devant le Conseil d'État. De son côté, le gouvernement, tout à son incitation aux économies d'énergie, s'est ému. À sa demande, un compromis a été étudié, puis trouvé début juillet. Voltalis était prêt à restituer 5 euros par MWh aux fournisseurs. Au dernier moment, EDF, suivi par les autres producteurs, a fait savoir qu'il n'était plus d'accord. Dans la foulée, l'électricien public et l'Anode, qui représente les fournisseurs alternatifs, ont déposé des mémoires en défense de la CRE devant le Conseil d'État qui a, en conséquence, reporté au 17 septembre l'audience prévue le 9 juillet. En la transformant en « séance d'enquête », où tous ont été entendus. Les positions se durcissent alors que ce « mécanisme d'ajustement » porte au maximum sur 0,6 % de la production nationale d'électricité. « EDF fait durer la procédure pour se donner le temps de mettre au point son propre boîtier Linky », estime un consultant. Le vrai enjeu de cette bataille est l'accès au client et à ses précieuses données, bientôt recueillies par les boîtiers intelligents. « Ces informations seront demain au coeur de l'offre des électriciens. » Marie-Caroline LopezIl s'agit de décider qui va payer les mégawattheures (MWh) non consommés grâce au boîtier de Voltalis.
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