Fiat accélère... mais pas sa branche automobile

Tout va bien chez Fiat... sauf l'automobile. Paradoxal, alors que l'italien s'apprête à regrouper ses activités autres que les voitures et utilitaires légers dans une entité à part, baptisée Fiat Industrial. Le bénéfice net du groupe a été multiplié par sept au troisième trimestre, à 190 millions d'euros. Le bénéfice opérationnel a presque doublé, à 586 millions, pour un chiffre d'affaires en hausse de 12 %, à 13,48 milliards. Sur neuf mois, le profit net atteint les 282 millions, contre plus d'un demi-milliard de pertes un an plut tôt. Mais cette forte amélioration résulte des bonnes performances d'Iveco (poids lourds), dont le résultat opérationnel a presque quadruplé sur le trimestre, et de CNH (matériel agricole et de BTP).En revanche, le secteur automobile affiche des ventes en repli de 10,7 %, à 481.300 unités au troisième trimestre, et un bénéfice courant en recul de 16 %. Son chiffre d'affaires est resté stable grâce à des effets de change favorables. Sur neuf mois, Fiat auto a vu ses volumes stagner. Sa part de marché (voitures) a perdu un point en Europe, à 7,7 %. Elle plonge en Italie, en Allemagne et en Pologne, et s'effrite en France et Grande-Bretagne. La firme flanche aussi au Brésil, son deuxième débouché derrière l'Italie. Fiat souffre toujours de ses maux traditionnels. Il reste trop polarisé sur les petits véhicules. Avec les utilitaires légers et les activités au Brésil, ce sont les trois pôles traditionnels de la rentabilité de Fiat Auto. La montée en gamme a jusqu'ici échoué. Fiat s'est certes fixé comme objectif de devenir avec son partenaire américain Chrysler un grand constructeur mondial, avec plus de 6 millions de véhicules en 2014. Mais il n'en est qu'à moins de 4 millions actuellement (Chrysler compris).Très endettéSur l'ensemble de 2010, Sergio Marchionne, administrateur délégué de Fiat, a revu en forte hausse ses objectifs, avec un bénéfice net escompté à 400 millions pour la totalité du groupe, alors qu'il s'attendait jusqu'ici à être proche de l'équilibre. Le bénéfice opérationnel devrait, lui, dépasser 2 milliards. Mais la rentabilité de la branche auto ne devrait pas s'améliorer. Et le groupe demeure très endetté. D'ailleurs, l'agence Standard and Poor's a averti récemment qu'elle allait probablement dégrader sa notation, jugeant ses objectifs « trop ambitieux ». Alain-Gabriel Verdevoye
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