Les états généraux de l'industrie ont créé un état d'esprit favorable

La France allait-elle finalement devenir un pays sans usine ? Avec le lancement des états généraux de l'industrie (EGI) à l'automne 2009, le chef de l'État Nicolas Sarkozy souhaitait ainsi enrayer l'inexorable désindustrialisation de la France. Il voulait tout autant redonner les lettres de noblesse à l'industrie qu'inciter les jeunes Français à revêtir à nouveau le bleu de travail si difficile à porter à l'heure où les métiers de la finance séduisent beaucoup plus. Neuf mois plus tard, les EGI, qui ont accouché de 23 mesures annoncées par Nicolas Sarkozy le 4 mars dernier, ont-ils vraiment changé cette donne ?« Un peu tôt pour avoir des résultats tangibles », explique un bon connaisseur du dossier à « La Tribune ». Bien sûr le gouvernement en général, et l'ancien ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, en particulier se sont battus sur des dossiers très politisés comme Heuliez ou Molex mais aussi sur des projets de réindustrialisation comme l'usine d'Eugène Perma à Reims. Le numéro trois mondial des soins capillaires a relocalisé sa marque phare « Pétrole Hahn » à Reims. Au-delà, le gouvernement a mis progressivement en place tout au long de l'année les mesures annoncées à la clôture des EGI. De la mesure gadget - semaine de l'industrie du 4 au 10 avril 2010 - à la création de la conférence nationale de l'industrie en juillet dernier pour associer patrons, élus locaux et syndicats, qui était la grande idée de cette manifestation. Bien sûr, le ministre de l'Industrie a mis en place les comités stratégiques des filières industrielles. « Elles ont permis de créer un état d'esprit entre maîtres d'oeuvre et sous-traitants car les filières instaurent autour des premiers de vraies relations industrielles avec leurs fournisseurs. Et ces derniers peuvent mieux s'organiser pour aller à l'export », analyse l'expert.En revanche, comme le soulignait mi-décembre le nouveau ministre de l'Industrie, Éric Besson, à l'issue des amendements successifs de l'Assemblée nationale et du Sénat, « la hausse des prélèvements obligatoires sur les entreprises s'élève à 9 milliards d'euros », contre 4,7 milliards liés à la baisse des charges pour les entreprises issue de la taxe professionnelle. « C'est aller à l'encontre de toutes les espérances. Des espérances de réindustrialisation, des espérances de créations d'emplois, des espérances de compétitivité, des espérances de compétitivité équitable », a-t-il estimé. M. C.
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