L'Écureuil embarrassé par des contentieux salariaux

cela devient une habitude : pour la deuxième année consécutive, les Caisses d'Épargne n'ont pas réussi à conclure un accord salarial. Réunis le 16 février pour une négociation de la dernière chance, les syndicats ont tous rejeté la dernière offre de la direction de BPCE, [le groupe constitué l'été dernier par l'union avec les Banques Populaires, Ndlr], qui proposait une augmentation générale de 0,7 %. « J'annoncerai dans les jours qui viennent une mesure unilatérale, car je ne veux pas que les salariés soient pénalisés », indique à « La Tribune » le directeur général chargé des ressources humaines du groupe, Jean-Luc Vergne, sans préciser le montant de l'augmentation qui sera appliquée. L'an dernier, la direction avait ainsi relevé les salaires de 1 %.Selon plusieurs syndicalistes, la négociation 2010 a été parasitée par un différend qui empoisonne les relations sociales au sein de la branche Caisse d'Épargne : la montée en puissance des contentieux liés à la dénonciation par la direction du groupe Caisse d'Épargne, en 2002, d'une série d'accords salariaux. Parmi les décisions contestées par les syndicats, l'intégration au salaire de base des primes liées à la durée d'expérience, à la situation de famille et aux vacances, l'augmentation faciale du salaire de base pouvant avoir un effet négatif lors des promotions. Contestant cette décision en justice, les organisations syndicales avaient obtenu gain de cause en janvier 2008 devant la Cour de cassation, mais la régularisation a traîné. Si bien que le sujet est revenu sur la table au printemps dernier, dans les discussions sur le projet de création de BPCE. Le syndicat unifié (Unsa) avait alors obtenu de la direction un engagement de résolution définitive des contentieux salariaux.De fait, des régularisations en ordre dispersé ont commencé en novembre 2009, indique la direction. « Certains collègues ont reçu jusqu'à 20.000 euros au titre des cinq dernières années », témoigne un Écureuil. Mais Jean-Luc Vergne constate qu'« on voit encore apparaître de nouveaux contentieux ». Et pour cause : le syndicat SUD, qui a conçu un logiciel afin de calculer les régularisations dues, pousse les salariés à faire valoir leurs droits en justice. « J'ai proposé aux syndicats, en janvier puis en février, un moratoire judiciaire pour qu'on se donne le temps de traiter les problèmes non réglés depuis 2002, notamment sur la structure des rémunérations et la prise en compte de l'expérience et des compétences spécifiques dans les évolutions de carrière », indique Jean-Luc Vergne. Face à la méfiance des syndicats, il a proposé une nouvelle réunion en mars, avec l'espoir que « tout le monde s'engage ». Le groupe publiera jeudi, en marge de ses résultats annuels, le montant des provisions passées à cause de ces contentieux, qui pèsent sur les résultats des caisses, donc l'intéressement des salariés. Avec l'espoir que cette information poussera les syndicats à accepter son offre de dialogue.
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