Une histoire vraie. Ahurissante. Celle d'un randonneur américain chevronné qui, après une chute dans une faille, se retrouve la main coincée sous un rocher. Son calvaire va durer 127 heures avant qu'il ne parvienne à se libérer... Mais à quel prix. Cette histoire vécue par Aron Ralston en avril 2003 dans les gorges de l'Utah, a fait l'objet d'un livre, « Plus fort qu'un roc » (éditions Michel Lafon). Grâce à Danny Boyle ? réalisateur du multi-oscarisé grâce à « Slumdog Millionaire » ? le best-seller est devenu un film, « 127 Heures ». Impressionnant. James Franco interprète à merveille Aron Ralston. On ne s'ennuie pas une minute dans ce quasi huis clos d'une heure trente, très bien filmé. On y suit avec angoisse les tentatives désespérées du jeune homme pour se délivrer. Et, très tôt, on imagine la seule solution qui lui restera... ce qui donnera lieu à une scène très crue, limite gore. Mais avant cette issue, on assiste à la décomposition physique d'Aron : déshydratation progressive, fatigue, froid, hallucinations. Astucieux, ce héros véritable ne renonce pourtant pas, gérant au mieux ses faibles ressources et déployant des efforts d'ingénuité pour assurer sa survie. Sur le terrain psychologique, le film fait également preuve d'un savoir-faire certain. On nous présente de prime abord un homme individualiste, autonome, peu soucieux des autres. Des traits de caractère non sans rapport avec son accident : Aron refusant systématiquement d'indiquer à quiconque ses lieux de randonnées, aucun secours ne peut lui parvenir. Puis, l'épreuve venant, Aron comprend ses torts et se jure, s'il s'en sort, de faire davantage attention à son environnement. Tout ceci est très bien rendu. Sans compter que le calvaire du héros se déroule dans des paysages extraordinaires. Boyle est vraiment en passe de devenir un grand cinéaste, passant facilement des films ambitieux et épiques à des réalisations plus intimistes, à l'image de ce dernier opus. Jean-Christophe Chanut

latribune.fr

22 Févr 2011, 21:27

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