Martine Aubry se veut déterminée, face à « l'affaire Frêche »

Je ne regrette rien. » Martine Aubry a voulu afficher lundi sa détermination à la veille de la tenue, ce mardi soir, d'un bureau national du Parti socialiste qui s'annonce plutôt houleux. La direction du parti doit, en effet, entériner le fait que 59 militants socialistes candidats sur la liste de Georges Frêche aux élections régionales en Languedoc-Roussillon se sont mis « en dehors du parti » en refusant de soutenir la liste officielle constituée par la maire PS de Montpellier, Hélène Mandroux.En déplacement en Champagne-Ardenne, terre dirigée par l'ex-socialiste Jean-Paul Bachy, désormais simple divers gauche plus docile que le président de Languedoc-Roussillon, Martine Aubry a défendu le choix de la direction du PS de mener une offensive contre Georges Frêche, déjà exclu du parti en 2007 pour ses propos sur les harkis ou les joueurs noirs de l'équipe de France de football.Cette fois, c'est une petite phrase sur la « tronche pas catholique » de Laurent Fabius, l'un des principaux soutiens de la maire de Lille à la tête du PS, prononcée en décembre mais exhumée en janvier, qui a mis le feu aux poudres.Convictions« Je ne regretterai jamais d'avoir défendu ce à quoi je crois », a souligné Martine Aubry, avant de s'en prendre aux barons régionaux du PS, comme le sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb (voir ci-dessous) et son homologue de Dijon, François Rebsamen, qui ont annoncé leur intention d'aller soutenir des militants pro-Frêche.« Que chacun prenne ses responsabilités », a lancé la première secrétaire du PS. « En portant ses valeurs, c'est comme cela que le Parti socialiste est à nouveau audible, crédible, le reste, ce sont des petites histoires individuelles, des petites ambitions personnelles. Cela n'a rien à voir avec ce qu'est redevenu notre parti, un parti collectif qui redonne de l'espoir », a martelé la maire de Lille.Dans l'entourage de Martine Aubry, on tentait en tout cas lundi de minimiser l'importance du bureau national de ce mardi, en rappelant notamment que les « indisciplinés » du Languedoc-Roussillon seraient mis à l'écart du parti sans qu'il soit nécessaire de recourir à un vote. Harlem Désir, lieutenant de la patronne du PS, a rappelé que Georges Frêche avait été exclu du parti par... François Rebsamen, qui « secondait alors » François Hollande rue de Solferino.Interrogé lundi matin sur Canal Plus, l'ancien premier secrétaire, qui se prépare pour être candidat aux primaires socialistes, a d'ailleurs appelé à être « clair ». Il a insisté sur le fait que « c'est la liste Mandroux qui est soutenue par le Parti socialiste ». S'il a évoqué une « nécessité d'apaisement » avec les « frêchistes », François Hollande a pris ses distances avec les initiatives de Gérard Collomb et François Rebsamen. « Le mieux, c'est de faire campagne dans son propre territoire, dans sa propre région », a-t-il souligné.Quoi qu'il en soit, à Montpellier, le conflit de famille entre socialistes vire à la guerre ouverte. Georges Frêche a une nouvelle fois menacé, lundi, Hélène Mandroux de lui faire perdre la mairie au lendemain des régionales. N'est-il pas toujours patron de l'agglomération de Montpellier, ce qui lui permet de gêner son ex-alliée.
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