« Total travaille en partenariat avec tous les grands pétroliers chinois »

Votre stratégie en Chine est surtout axée sur les partenariats et l'international. Pourquoi ce choix ?Depuis plusieurs années, nous partons du principe que c'est en formant des alliances que nous serons les plus performants. Cela nous permet d'accéder à de nouvelles réserves, d'être accepté et d'ouvrir des marchés. Cela fait longtemps aussi que Total a mis la Chine dans ses axes stratégiques de développement. C'est un pays très puissant en termes de marché, un pays pour qui l'énergie est prioritaire. Il est très motivé pour le développement et l'accès aux ressources. Et il a compris que ce serait plus facile en alliance avec d'autres. Depuis l'échec du rachat d'Unocal par Cnooc, avez-vous remarqué un changement dans l'approche des compagnies chinoises ?Oui. Elles ont compris qu'il ne suffisait pas de venir avec de l'argent et que cette attitude pouvait même créer des sentiments d'opposition.Travaillez-vous avec tous les pétroliers chinois ?Nous travaillons avec les quatre grands producteurs (Cnooc, Sinopec, CNPC et Sinochem), à travers le monde. Vous êtes engagé en Ouganda avec Cnooc et Tullow pour l'exploitation des réserves de pétrole. Où en est ce projet ?Il est très bien avancé. Chaque partenaire aura un tiers du projet. Tullow a trouvé des réserves importantes, mais elles ne sont pas proches de la mer. Il faut trouver un système d'export. C'est un pays très bien placé pour sa capacité d'export par le Kenya ou la Tanzanie.à combien sont estimées les réserves ? Et l'investissement ?Je peux juste dire que les réserves sont suffisamment importantes pour justifier qu'on y aille. Quant à l'investissement, il est trop tôt pour en parler. Le plan comprend aussi le transport. Pour Total, c'est une façon de développer sa présence en Afrique et de s'implanter dans un pays nouveau. C'est grâce à Cnooc...Ce n'est pas grâce, c'est avec Cnooc. Cnooc c'est aussi la Chine, grand pays émergent, grand pays consommateur. Mais on a aussi des partenariats en Afrique, en Amérique du Nord, en Amérique latine et même au Moyen-Orient. Au Qatar, par exemple, qui est aussi intéressé à développer des relations stratégiques avec la Chine, on réfléchit à un partenariat avec Cnooc. En Iran, une alliance avec les Chinois peut-elle vous faciliter l'accès au marché ?Oui. Elle serait avec CNPC, mais il faut que le jeu en vaille la chandelle. Et, pour l'instant, l'Iran ne fait pas grand-chose pour nous attirer dans un environnement déjà complexe.Au Venezuela, avez-vous avancé sur l'appel d'offres pour le bloc huile lourde de Carabobo ?Nous sommes en train de voir comment, ensemble, avoir une approche à la fois plus agressive et compétitive. Pour le bloc de Carabobo, j'ai suggéré au chairman de CNPC d'aller sur place présenter notre offre. Les conditions contractuelles du Venezuela n'étant pas satisfaisantes pour l'instant. L'enjeu est de savoir si le raffinage a lieu sur place pour développer l'industrie locale ou en Chine. Quel est le montant de l'investissement ?Plusieurs milliards de dollars. C'est pourquoi cela nécessite une approche particulière. Aujourd'hui, travailler au Venezuela n'est pas facile. Malgré tous nos efforts, il s'est développé un certain nationalisme qui rend toute notion de partenariat à long terme plus difficile. Avez-vous d'autres projets sur place ?Nous songeons à un autre projet intégré pour un bloc dans la ceinture de l'Orénoque, avec l'amont au Venezuela et l'aval en Chine ; l'ensemble des parties étant partenaires sur toute la chaîne. Les Vénézuéliens seraient donc partenaires en Chine Sur le marché chinois, combien fournissez-vous de pétrole et de gaz ?Nous fournissons un cargo de pétrole par mois à Cnooc et un de gaz à CNPC. Nous avons aussi un contrat à long terme d'approvisionnement GNL avec Cnooc. Les premières livraisons auront lieu cette année. C'est un contrat sur quinze ans pour livrer 1 million de tonnes par an.Vous avez une raffinerie à Dalian. Comptez-vous en ouvrir une autre ?Nous avons toujours dit que nous étions intéressés à trouver d'autres projets de raffinage, mais à condition que ce soit avec un pays producteur pour s'assurer de l'approvisionnement et avec une licence pour vendre nos produits. Nous avons ouvert plusieurs pistes qui sont aujourd'hui entre les mains des Chinois.
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