Gouvernement et partenaires sociaux échouent sur les chômeurs en fins de droits

C'est un flop. La réunion organisée lundi à Bercy entre les services de Laurent Wauquiez, secrétaire d'état à l'Emploi, et les partenaires sociaux sur les chômeurs en fin de droits s'est soldée par un constat d'échec, chacun campant sur ses positions. Difficile dans ce cas de respecter le calendrier fixé par Laurent Wauquiez qui, peu après le sommet social du 15 février, indiquait qu'il souhaitait mettre en place des mesures opérationnelles « fin mars » pour les chômeurs qui se retrouveront en fin de droits en 2010.Les réunions bilatérales entre les services de Bercy et les partenaires sociaux n'ont pas permis de dégager un « diagnostic partagé ». Alors que le gouvernement chiffre à 200.000 (contre 145.000 il y a dix jours) le nombre des fins de droits qui se retrouveront sans revenu de remplacement en 2010, les partenaires sociaux les évaluent, eux, à 360.000. C'est la clé du blocage. Car de la bataille de chiffres découle l'ampleur des dispositifs à mettre en place. Et plusieurs organisations syndicales souhaitent mettre en place des dispositifs concernant une large partie des chômeurs en fin de droits, et pas uniquement ceux qui se retrouveront sans revenus.Lundi soir, à l'issue de la réunion, les syndicats ne cachaient pas leur mécontentement. « Je ne suis pas étonné de la manière dont le gouvernement prend le dossier. Il cherche à renvoyer le dossier sur d'autres plutôt que de prendre le dossier à bras-le-corps. Le vrai problème, c'est que le ministre n'a aucun mandat », tempête Maurad Rhabi (CGT). Et celui-ci de poursuivre : « Le gouvernement ne mise que sur des mesures actives, c'est-à-dire les contrats aidés et les formations rémunérées. Comme il pousse beaucoup sur les formations, il veut associer les régions au tour de table. Cela lui permettra également de diluer les responsabilités en cas d'échec ». Alors que pour la CFDT, « le gouvernement perd du temps », Gabrielle Simon (CFTC), estime, elle que c'était « une réunion pour rien ». « Nous demandions par exemple que les demandeurs d'emploi en fin de droits bénéficient d'une prise en charge plus soutenue trois mois avant de perdre leurs droits à indemnisation. Même ça, nous ne l'avons pas obtenu. Et aucune nouvelle date de réunion n'a par ailleurs été fixée », regrette-t-elle.Reste maintenant à voir comment le gouvernement entend gérer le dossier. Il pourrait adapter sa réponse au vu de la mobilisation organisée aujourd'hui. Quant à la décision de donner suite - ou non - à la demande syndicale de créer une allocation spécifique de crise, c'est à l'élysée qu'elle sera prise. Isabelle Moreau
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.