Le niveau de pension en débat

C'est une étude réalisée par des experts de l'Insee que les tenants d'une réforme importante mettent en avant, tandis qu'Éric Woerth, qui tient à ménager un espace de concertation avec les syndicats de fonctionnaires, préfèrerait la passer sous silence, soulignant ses limites. Validée par le Conseil d'orientation des retraites, elle évalue la situation plutôt favorable dont bénéficient les agents de l'État une fois qu'ils ont cessé leur activité. Les auteurs de l'étude, Magali Beffy et Didier Blanchet, ne se sont pas contentés de comparer les pensions des fonctionnaires à celles servies aux ex-salariés du privé. Un exercice difficile, d'autant que les populations sont sensiblement différentes. Les chercheurs ont estimé ce que seraient les pensions encaissées par les fonctionnaires partant à la retraite entre 2003 et 2013 si les règles prévues dans le privé leur étaient appliquées. Les résultats sont assez édifiants. En moyenne, la pension brute annuelle, avec les règles actuelles régissant la fonction publique, est de 23.621 euros par an, pour cette population. Mais si les règles du privé lui étaient appliquées, la pension moyenne serait inférieure de 21,9 %, en cas de maintien de l'âge de départ en retraite (liquidation). La retraite médiane (20.552 euros annuels) baisserait dans une proportion équivalente (- 21,2 %). Le taux de remplacement, c'est-à-dire le niveau de la retraite en proportion du dernier salaire, passerait de 70,4 % à 59,6 %, s'agissant de la rémunération nette. Si l'âge de départ était relevé, passant d'une moyenne de 60,1 ans à 61,8 ans, l'application des régles du privé ferait un peu moins chuter la pension. Celle-ci serait diminuée de 12 %.opposés à tout changementCette situation plus favorable aux fonctionnaires s'explique bien sûr, avant tout, par le mode de calcul de la retraite. Dans le privé, elle est basée sur les 25 meilleures années de salaire. Pour les fonctionnaires, seuls les six derniers mois sont pris en compte. Et les agents de l'État sont logiquement amenés à tout faire pour doper cette rémunération de fin de carrière (avancements, passages de grade), afin d'obtenir une retraite d'un montant supérieur. Les syndicats s'opposent à tout changement de cette règle, dont la remise en cause pose de nombreux problèmes techniques. I.B.
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