La culture prend ses quartiers à Paris

Inédit depuis vingt ans. Chaque année, le festival Paris Quartier d'été se réinvente et, ce faisant, vivifie la culture parisienne. D'abord par le choix des lieux. Les organisateurs invitent le public à naviguer d'un endroit à un autre, « des musées aux jardins de banlieue, dans les ors comme dans les usines ». Mais la richesse de la manifestation réside aussi dans le fait d'amener les artistes à se produire là où on ne les attend pas.Cette année, place au flamenco dans les jardins du Palais-Royal, avec quatre soirées exceptionnelles, les derniers jours de juillet. À l'honneur, Pastora Galvàn (les 27 et 28), petite dernière d'une « dynastie » de danseurs dont les performances ne manquent pas de caractère, jouant la liberté et la facétie. Rocio Molina lui succède les 30 et 31. Le spectacle de cette dernière, danseuse et chorégraphe, mêle passé et futur, alternant compositions contemporaines à la guitare et enregistrements d'anthologie au son grésillant, sur lesquels elle exprime toute sa virtuosité. L'occasion pour le public parisien de (re)découvrir le flamenco, tradition encore très vivace comme en témoignent les spectacles de ces deux artistes.Car c'est aussi ça Paris Quartier d'été : donner accès à une diversité de programmes insoupçonnés, et souvent inhabituels comme Yom, joueur de clarinette « klezmer » mariant les influences free-jazz, électro pop et qui, aujourd'hui en quartette, confie rêver être à la tête d'un groupe de rock dont la clarinette serait le leader (le 23 au parc de Belleville).Également à la croisée des influences, l'île de Mayotte, creuset de civilisations africaines et orientales. Cela se ressent en écoutant Deba, choeur des femmes qui interprètent les chants sacrés de l'islam en s'accompagnant de percussions (le 24 juillet au Quai Branly puis plus tard dans la soirée à l'église Sainte-Eustache). Place également aux arts du cirque qui, pour l'occasion, passent la tête hors du chapiteau, au Palais-Royal le 23 avec la Cie Chouf Ouchouf, composée d'acrobates venus de Tanger au Maroc. Ou au stade Sidi-Carnot à Pantin (93) pour le cirque Aïtal du 26 au 29. Jusqu'au 15 août, le festival entend « concilier l'avant-garde et le populaire », faire coexister « les jeunes compagnies atypiques et les artistes consacrés ». La manifestation a surtout trouvé le moyen d'aller à la rencontre du public : en proposant la plupart des spectacles gratuitement ou à des tarifs n'excédant pas 20 euros.Charles FaugeronJusqu'au 15 août www.quartierdete.com Tél. : 01.44.94.98.00.
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