Hausse de la CSG : entre consensus mou et versatilité

\"Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N\'est-il point là ? N\'est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête. Rends-moi mon argent, coquin...\", s\'affolait Harpagon dans L\'Avare.Le gouvernement aussi court après les deniers pour renflouer ses caisses. Augmenter la CSG fait partie de ses trésors encore cachés, sachant qu\'une hausse d\'un point rapporterait 11 milliards d\'euros à l\'Etat. Déterrer cette \"cassette\" lui a d\'ailleurs été dûment soufflé par la Cour des comptes début juillet. L\'institution de la rue Cambon a en effet jugé \"difficilement évitable\" une hausse de la TVA ou de la CSG pour remettre les finances publiques à flot. Sauf que le gouvernement ne sait que faire de cette idée. Si bien que son indécision confine aujourd\'hui à la schizophrénie.Unanimité contre la hausseEn février, pendant la campagne électorale, Michel Sapin annonçait : \"L\'\'objectif n\'est pas de taxer plus le capital que le travail. Nous alignerons bien sûr la CSG touchant les revenus de l\'épargne sur celle visant les revenus du travail\". En l\'état, il faudrait donc... la baisser, puisque les prélèvements sociaux sur les revenus de l\'épargne atteignant 15.5% et ceux du travail 7.5%.Le 5 juillet, Pierre Moscovici, ministre de l\'Economie, martelait sur BFM TV : \"Je ne suis pas favorable à une augmentation de la CSG, je ne suis pas non plus favorable à l\'alignement de la CSG entre retraités et actifs. Il n\'y a rien dans le projet de François Hollande qui concerne la TVA et la CSG\". Puis le 30 juillet, c\'est au tour du ministre du Budget Jérôme Cahuzac de faire barrage à ce projet : \"La hausse de la CSG ne fait pas partie du programme de la loi de finances initiale. Le budget 2013 n\'envisage pas cette mesure-là\", déclarait-il sur France Inter. Avant d\'ajouter : \"Avant de savoir s\'il faut de nouveau augmenter tous les impôts des Français, par exemple la CSG, commençons par prouver que nous sommes capables de faire des économies\".Le 31 juillet, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, faisait entendre sa voix contre une augmentation de la CSG pour financer les déficits de la Sécurité sociale.La hausse de la CSG a donc jusque là fait l\'unanimité contre elle, mais ce consensus semble pourtant bien mou, puisque tous se rejoignent aussi sur l\'idée que le financement de la protection sociale ne peut pas uniquement reposer sur le travail et sur la nécessité de rééquilibrer les comptes publics.Une porte entrebâilléeLa question semble aujourd\'hui un peu moins tranchée. Jean-Marc Ayrault y a répondu prudemment ce matin sur BFM TV, mais sans pour autant fermer la porte : \"nous avons ouvert le champ des possibles, le débat n\'est pas tranché [...] je ne dis pas non\". Avant d\'ajouter : \"Le débat est ouvert, nous ne resterons pas inertes, et nous prendrons nos responsabilités au premier trimestre 2013.\"Il faudra néanmoins attendre l\'issue des discussions avec les partenaires sociaux sur le financement de la protection sociale. Lesquelles devraient aboutir d\'ici la fin de l\'année. Le 8 juillet, répondant à la question du relèvement de la CSG, Pierre Moscovici déclarait d\'ailleurs enfin : \"la conférence sociale va aborder la question de la compétitivité. Nous étudierons les propositions en ce sens, les études des économistes qui y sont favorables, afin de voir si, à l\'issue de nos travaux, une solution consensuelle peut se dégager\".La crémière a beau avoir l\'air décidé d\'aller au marché, elle n\'emprunte pas toujours le plus court chemin : \"Trois pas en avant, trois pas en arrière, trois pas sur le côté, trois pas de l\'autre côté\"... 
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