« La sécurité du système financier passe par la réorganisation des marchés »

entretien avec Pierre de Lauzun, délégue général de l'amafi Le G20 n'est qu'une étape. » Pour les professionnels des marchés financiers à Paris, les exigences en fonds propres sont un point. Mais il en est un autre tout aussi important. « Pour assurer la sécurité des systèmes, il nous faut en priorité traiter l'organisation des marchés. C'est un enjeu majeur?! On ne résoudra pas les problèmes en se concentrant exclusivement sur les établissements et leurs fonds propres. Les exigences prudentielles varient en fonction des risques, qui dépendent eux-mêmes de l'organisation des marchés », estime Pierre de Lauzun, le délégué général de l'Association française des marchés financiers (Amafi). La question de la structure des marchés se joue dans l'enceinte du G20, mais surtout au niveau de l'Europe. « C'est pourquoi, nous aurons besoin d'un commissaire en charge des Services financiers ayant de grandes ambitions. C'est un sujet majeur, encore plus important que l'était, il y a quelques années, le plan d'action pour les services financiers (PASF) », poursuit-il.Cette organisation des marchés passe par trois volets?: le marché de gré à gré des produits dérivés, le post-marché et les marchés régulés. Côté dérivés, Bruxelles a avancé des propositions début juillet et tiendra une audition vendredi. Pour Pierre de Lauzun, « deux exigences communes s'imposent?: réduire les risques inutiles, notamment de contrepartie, et rendre les transactions plus transparentes et plus accessibles ». risques de contrepartieCôté compensation et règlement-livraison, les professionnels demandent une directive avec davantage de conviction encore qu'il y a quelques années. « Notre raisonnement était alors centré sur les valeurs mobilières et le coût des transactions transfrontalières. Aujourd'hui, il est question de la sécurité du marché?: comme réduire l'empilement des risques de contrepartie. » L'amélioration de l'information ne suffira pas. « Il faut que les autorités déterminent des solutions à la hauteur de l'enjeu. En lançant son projet de plate-forme intégrée de règlement livraison (T2S), la Banque centrale européenne (BCE) a bien fait. La concurrence entre infrastructures de post-marché a montré ses limites, et il faut en tenir compte. L'idéal est dans chaque cas d'avoir une structure unique adossée à la Banque centrale. »la directive mIf à réviserSur le troisième volet, Bercy, le régulateur et Nyse-Euronext se sont tour à tour prononcés, au début de l'été, en faveur d'une révision de la directive marchés d'instruments financiers. « La MIF a été lancée comme un prototype. Maintenant, nous avons une vision plus claire et observons les effets de la fragmentation de la liquidité, de l'apparition d'acteurs comme les dark pools, l'opacité qui se généralise, les procédures lourdes et coûteuses? », fait valoir Pierre de Lauzun. La révision de la directive lui semble être une priorité de la nouvelle Commission européenne. « La solution ne peut être un retour au monopole des Bourses nationales, mais il faut un dispositif qui favorise le libre accès à tous les ordres sur la base d'une transparence forte, comme c'était le cas auparavant. » C. FR.
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