« Nous veillons à la sécurité et à l'évolution des personnes que nous faisons travailler »

cite>Adecco réunit jeudi à Miami les dirigeants de ses principales filiales. Dans le marché mondial de l'intérim, où se situe la France ? La France est le quatrième marché mondial. On peut le qualifier de mature dans la mesure où il a un taux de pénétration (2,5  % des emplois) et une dépendance aux cycles économiques très forts. Par ailleurs, c'est un marché très concentré puisque les trois premiers acteurs (Adecco, Randstad et Manpower) concentrent les deux tiers du marché, ce qui est unique au monde.En termes de développement, quels sont les pays porteurs pour Adecco Group ?Les résultats du deuxième trimestre ont montré un fort redémarrage aux Etats-Unis et en France, mais le taux de croissance est encore plus fort dans les pays émergents, comme l'Amérique du Sud, l'Europe de l'Est, l'Asie dont l'Inde. En revanche, si le taux de croissance est très élevé en valeur, la contribution est plus faible en raison du niveau des salaires. En Inde, par exemple, les salaires les plus faibles n'excèdent pas 60 euros par mois, soit environ vingt fois moins que le Smic.Les entreprises de travail temporaire s'implantent dans un certain nombre de pays, via des contrats mondiaux avec les entreprises. Comportent-ils un volet social ?Les entreprises se globalisent et, évidemment, nous les accompagnons. Ce qui différencie nos activités de celles des autres, c'est que les conditions d'exécution sont beaucoup plus locales en raison de réglementations du travail nationales, voire régionales, comme en Inde. Le nombre de contrats internationaux croît, mais ils comportent toujours des avenants par pays. Sur le plan social, la devise du groupe c'est « Better work , Better life ». Nous veillons avant tout à la sécurité, à l'intégrité et à l'évolution des personnes que nous faisons travailler. Au Maroc, par exemple, nous venons de faire auditer nos activités par Vigeo. C'est une première dans le secteur.Les avantages sociaux proposés par l'intérim en France sont-ils transposables ailleurs ?Je ne sais pas, mais il est clair qu'en France, il vaut mieux être intérimaire qu'en CDD voire même en CDI. 25 % de l'intérim est désormais choisi. Par ailleurs, 60 % des intérimaires souhaitent un CDI. Or un intérimaire a trois fois plus de chances d'obtenir un contrat en CDI qu'un demandeur d'emploi. Cela tient à la fois au suivi personnalisé, seule recette efficace en matière de placement, et à l'expérience probante que la personne aura dans le cadre de son contrat de travail temporaire.Le débat récurrent sur l'intérim, synonyme de précarité, ou l'intérim, sas vers l'emploi durable, est-il toujours d'actualité ?On prétend parfois en France que le travail temporaire s'est développé à partir des rigidités du marché du travail. Ceci est faux puisque, par exemple, le Royaume-Uni, supposé plus libéral, a avec 4 % de taux de pénétration un marché du travail temporaire beaucoup plus développé que le nôtre. Concernant l'aspect précaire, je souhaiterais qu'on m'explique pourquoi la France est le pays le plus anxiogène en matière d'emploi alors que le taux de CDI y est le plus élevé. Le CDI n'est pas un rempart absolu contre la perte d'emploi. Propos recueillis par Isabelle Moreau (*) Egalement responsable des filiales Inde, Maghreb, Suisse.François Davy, président du groupe Adecco France (*)
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.