La consolidation boursière fait rebondir le dollar

La corrélation inverse entre l'évolution du dollar et des indices boursiers s'est encore vérifiée hier. C'est le retour des marchés européens dans le vert, dans le sillage de Wall Street, après une ouverture en baisse, qui avait permis mercredi la rechute du dollar en dessous de 1,50 pour 1 euro, tombé jusqu'à 1,5046, son plus bas niveau depuis août 2008. C'est la correction en baisse des mêmes indices qui a entraîné son rebond au-dessus de ce seuil psychologique hier. Mais cette corrélation a peu de chances de s'inscrire dans la durée. Elle ne tire sa légitimité que du goût du risque retrouvé par les investisseurs après une phase d'aversion aiguë et semble déjà commencer à se diluer.Les discussions sur le retrait des mesures de soutien à l'économie en Chine, alors que la croissance redémarre en flèche ? elle a bondi de 8,9 % en rythme annualisé au troisième trimestre ?, ont fourni une bonne excuse pour des prises de bénéfice sur les placements les plus risqués. Déjà, en début de semaine, les spéculateurs audacieux avaient été échaudés par l'instauration au Brésil d'une taxe de 2 % sur les transactions financières des investisseurs étrangers ? achats d'actions ou d'obligations ? dont l'objectif avoué était de freiner l'irrésistible ascension du real, la monnaie brésilienne, qui a gagné le tiers de sa valeur depuis le début de l'année face au dollar.Mais incontestablement, le véritable étouffoir du goût du risque va venir des banques centrales des grands pays, lorsqu'elles amorceront leurs stratégies de sortie de crise, dont elles commencent déjà à débroussailler les pistes. C'est ainsi que lundi, la Réserve fédérale, tout en avertissant que cela n'augurait en rien d'un resserrement de sa politique monétaire, a testé les « reverse repo », les reprises de liquidités, soit l'opération inverse des injections de liquidités. Ce faisant, la banque centrale vend des actifs, par exemple des emprunts d'État qu'elle a engrangés, contre du cash, en s'engageant à les racheter à une date ultérieure à un prix plus élevé, dégonflant ainsi son bilan. Dès que ces opérations débuteront en grandeur réelle, les abondants dollars en circulation vont se raréfier. Deux jours plus tard, un nouveau signal est venu de la Banque d'Angleterre. Son gouverneur, Mervyn King, a enjoint les Britanniques de prendre en compte dans leurs plannings financiers la probabilité de coûts du crédit plus élevés. Une manière de préparer le terrain à une hausse des taux tombés au plancher historique de 0,5 % et à un plafonnement durable du programme de rachat d'actifs. Cela a suffi à faire bondir la livre. Le dollar, qui avait baissé avec elle, pourrait en redevenir solidaire. nUne manière de préparer le terrain à une hausse des taux.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.