Les promoteurs s'effondrent à la Bourse de Hong Kong

Nous lancerons à nouveau des mesures appropriées si c'est nécessaire. » Après avoir dévoilé vendredi à la clôture de la Bourse de Hong Kong, un dispositif sans précédent pour freiner la spéculation immobilière sur l'île, son ministre des Finances, John Tsang, a encore haussé le ton. Sur son blog, le responsable a averti ce week-end que, l'avenir, il n'ignorerait pas « les risques susceptibles d'affecter la situation économique et financière » de Hong Kong et que les autorités « surveilleraient de près son marché » immobilier. Les titres des plus gros promoteurs locaux (Sun Hung Kai, Cheung Kong...) se sont effondrés lundi, entraînant un recul de 2,6 % de leur indice sectoriel, tandis que l'action de Midland, la seule agence immobilière cotée du territoire, a lâché 17 % en séance. Mesures à effet immédiatVendredi, les autorités de Hong Kong ont annoncé la levée d'une taxe de 15 % lorsqu'un logement est revendu six mois après sa mise sur le marché. Cette taxe est ramenée à 10 % pour une transaction ayant lieu entre six et douze mois après l'achat d'un bien et à 5 % pour les ventes réalisées un à deux ans plus tard. De plus, les prêts immobiliers ne peuvent désormais excéder plus de 50 % - contre 40 % précédem- ment - de la valeur des logements coûtant 12 millions de dollars à Hong Kong et plus, soit un maximum de 1,2 million d'euros. Pour les biens coûtant entre 750.000 et 1,2 million d'euros, les prêts sont limités à 40 % de la valeur du logement, contre 30 % auparavant. Ces mesures ayant pris effet dès samedi, les reventes de logement ont chuté de 83 % au cours du week-end, a indiqué l'agence Centaline Property. Citigroup a recommandé de vendre les titres des promoteurs résidentiels pour investir dans les propriétaires et opérateurs de surfaces commerciales. « Nous considérons que toutes ces mesures auront un impact négatif sur les spéculateurs et les investisseurs à court terme », a indiqué la banque dans une note à ses clients. Au cours des derniers mois, les autorités avaient déjà restreint l'accès au crédit hypothécaire et suspendu l'octroi systématique du statut de résident pour les investisseurs immobiliers. Malgré ces mesures, après une flambée des prix des logements de 30 % en 2009, suivie par un bond de 15 % entre janvier et septembre 2010, le marché hong-kongais a retrouvé son niveau d'avant la crise asiatique de 1997, atteignant 13.000 euros le mètre carré à la fin octobre pour les résidences de luxe. Chez Credit Suisse, Cusson Leung et Joyce Kwock jugent que le « gouvernement est enfin parvenu à présenter de véritables mesures ». Les deux analystes estiment de fait que, sur le marché résidentiel, les transactions vont se contracter de 40 % d'ici à la fin de l'année tandis que les prix reculeront de 5 %. « Les mesures vont un peu calmer le marché qui en avait besoin surtout dans le haut de gamme et le très bas de gamme », remarque David Gaud, gérant à Hong Kong à la Compagnie Financière Edmond de Rothschild AM. Mais « pour ce qui est du milieu de gamme, la demande est en revanche tellement forte que la moindre baisse de 10 % à 15 % des prix devrait créer un sursaut qui soutiendra le marché », prévient l'opérateur. « Chaque mois de nouveaux expatriés arrivent pour s'installer à Hong Kong, nombre d'entre eux vont chercher à acheter », explique- t-il, ajoutant que « dans la banque et l'assurance, les sociétés chinoises ouvrent ici de gros bureaux, ce qui draine de hauts salaires ».
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