Vif rebond du travail intérimaire

L es résultats détaillés de l'emploi salarié au troisième trimestre communiqués le 10 décembre par l'Insee témoignaient déjà du rebond de l'intérim. Mais dans les grandes lignes seulement. Les chiffres dévoilés hier par la Dares, le service statistique du ministère de l'Économie et de l'Emploi, et les fichiers Pôle emploi des déclarations mensuelles des agences d'intérim sont bien plus précis. Entre le deuxième et le troisième trimestre, le nombre de salariés intérimaires a progressé de 8,5 % pour s'élever à 473.500. Ce qui représente 36.900 postes supplémentaires. Cette reprise de l'intérim, qui représente 2,5 % des salariés de l'ensemble des secteurs concurrentiels, confirme celle entrevue au deuxième trimestre (+ 0,6 %). C'est dans l'industrie que cette reprise est la plus marquée. Après le redressement du deuxième trimestre (+ 2,7 %, + 4.400 postes), qui avait mis fin à un an de baisse très forte ? un poste sur deux a été supprimé en quatre trimestres ?, le nombre de postes a bondi de 10,3 % au troisième trimestre, soit 17.400, portant à 186.000 le nombre d'intérimaires dans le secteur secondaire. Comme au deuxième trimestre, le rebond de l'intérim est particulièrement marqué dans la fabrication de matériels de transport, un secteur fortement stimulé par la prime à la casse gouvernementale qui sera progressivement réduite.La construction est aussi concernée. « Après une baisse marquée au premier trimestre (? 10,7 %) et un repli modéré au deuxième (? 1,5 %, ??1.600 postes), le nombre d'intérimaires repart à la hausse : + 5,8 %, soit 6.200 postes supplémentaires », précise la Dares. C'est aussi l'embellie dans les services où les effectifs ont augmenté de 8,5 % (+ 13.600 postes), après la stabilisation du trimestre précédent. Dans le tertiaire, ce regain est singulièrement palpable dans le commerce, les entreprises de transport, mais aussi dans l'hôtellerie-restauration, les activités financières et d'assurances.variable d'ajustementCette reprise de l'intérim aura un impact positif sur la croissance, au moins à court terme. « Parce qu'il est un indicateur avancé assez fiable de l'activité, la croissance du PIB au quatrième trimestre devrait donc être assez soutenue », estime Olivier Bizimana, chez LCL.En revanche, à plus long terme, cet indicateur se révèle plus fragile. « Affolées avant même que la crise bancaire et financière ne se propage à la sphère économique, les entreprises ont très rapidement et très brutalement réduit leurs effectifs, sacrifiant en premier les intérimaires », rappelle-t-il. Un poste en intérim sur cinq a en effet été supprimé en un an. « On peut donc craindre une surréaction dans l'autre sens. Estimant que la sortie de crise se rapproche, les chefs d'entreprise font à nouveau appel à l'intérim, peut-être un peu trop tôt, peut-être un peu trop massivement », ajoute Olivier Bizimana. Résultat, si la reprise devait se faire attendre un peu plus longtemps que prévu, l'intérim, la variable d'ajustement privilégiée pour les entreprises, pourrait malheureusement faire du yo-yo. nDans le tertiaire, ce regain est palpable dans le commerce, les entreprises de transport, l'hôtellerie- restauration, les activités financières et d'assurances.
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