En Grèce, le premier appel à la grève générale de l'année pour protester contre la politique d'austérité du gouvernement a réuni mercredi plusieurs dizaines de milliers de manifestants. Selon les syndicats, ils étaient quelque 60.000 à défiler dans les rues d'Athènes et du Pirée. En fin de manifestation, plusieurs heurts se sont produits entre jeunes et policiers. L'ensemble des administrations, hôpitaux, services publics et établissements scolaires était affecté. Pharmaciens et avocats, professions qui parmi des dizaines d'autres ont vu leur numerus clausus supprimé au nom de la concurrence, ont également participé au mouvement. Le gouvernement qui veut assainir les dépenses publiques et réduire le poids de la dette qui dépassera 150 % du PIB cette année, applique une politique de rigueur définie dans le cadre d'une aide de 110 milliards d'euros accordée par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international (FMI). Cette politique devrait se traduire par une troisième année de récession en 2011, alors que le chômage se rapproche des 14 %. « Le remède infligé au pays est pire que le mal, les riches deviennent plus riches, les pauvres plus pauvres » a déploré à l'AFP Giannis Panagopoulos, président de la GSEE, premier syndicat du secteur privé. Cette grève a eu lieu au lendemain d'une rencontre à Berlin entre le Premier ministre grec George Papandreou et la chancelière allemande Angela Merkel. Cette dernière, qui a félicité son homologue pour les difficiles réformes en cours, a indiqué être d'accord pour allonger les délais de remboursement du prêt Europe-FMI, tout en soulignant que cela dépendait d'un accord global sur un mécanisme permanent de résolution des crises budgétaires en zone euro. Mercredi, George Papandreaou, qui poursuit sa tournée des capitales de la zone euro, était en Finlande, pour continuer à convaincre de la nécessité de laisser un peu d'air à son pays.R. Ju.

latribune.fr

23 Févr 2011, 21:31

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