Kabuto-chô au plus bas depuis novembre 2009

Le mois d'août s'inscrit décidément dans le rouge pour les marchés japonais. Et cette fois, la raison est essentiellement due à l'inertie des autorités politiques. En l'absence de décisions fortes susceptibles d'enrayer la flambée du yen face au dollar et à l'euro, la monnaie japonaise, a en effet repris de plus belle son ascension.Lundi, la parité face au dollar s'est établie à 85,30 yens, tandis qu'elle oscillait face à l'euro aux alentours de 108,28 yens. Comme les semaines précédentes, cette appréciation s'est traduite par des ventes massives du côté des actions. Même si cette fois, le Nikkei a touché un nouveau plus-bas symbolique, à 9.116,69 points, un seuil qu'il n'avait plus atteint depuis novembre 2009. La réaction des investisseurs est à la hauteur de leur déception. Ceux-ci avaient effectivement nourri de nombreuses attentes autour des dispositions coordonnées en vue d'enrayer la hausse du yen qu'auraient pu prendre le Premier ministre japonais, Naoto Kan, et le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), et qu'ils n'ont finalement pas prises. La rencontre des deux hommes s'est en effet soldée par un simple entretien téléphonique d'une quinzaine de minutes à l'issue duquel les interlocuteurs n'ont, selon le porte-parole du gouvernement, fait que réaffirmer l'idée qu'il est « extrêmement important d'entretenir une communication étroite entre le gouvernement et la Banque du Japon », sans pour autant aborder la question d'une intervention du Japon sur le marché des changes pour faire baisser la monnaie nippone. Plus mauvaise performanceRésultat, les intervenants ont perdu leurs illusions. « Le consensus de marché est clairement qu'il n'y aura pas d'intervention sur les changes », résume un gérant de fond japonais chez Daiwa SB Investments, « la BOJ et le gouvernement sont vraisemblablement dans l'incapacité d'agir. » C'est également l'avis d'Adam Cole, stratège sur les devises chez RBC : « Il n' y a selon nous qu'une faible probabilité de 25 % pour qu'une intervention de la banque centrale ait lieu, estime-t-il. Nous restons donc ?bullish? sur le yen mais davantage en termes d'euro-yen que dollar-yen », a-t-il indiqué dans une interview à Bloomberg. Le marché boursier est en revanche plus pénalisé. Après un début d'année très prometteur, l'indice Nikkei perd désormais 16 % depuis le début du mois de janvier - c'est la plus mauvaise performance des cinq grands indices mondiaux - tandis que son multiple de valorisation, à savoir le ratio cours sur bénéfices, a été ramené à 16,2 fois, soit son seuil le plus faible depuis décembre 2008. Les sociétés exportatrices - Canon, Sharp, Honda, notamment sont celles qui, alors qu'elles ont bâti leur budget sur des taux de change plus favorables, paient le plus lourd tribut à cette baisse.
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