France Télévisions : les dossiers sensibles de Rémy Pflimlin

J'ai navigué dans des tempêtes. Je vous souhaite de rencontrer des eaux plus calmes ». C'est ainsi que Patrick de Carolis a souhaité bon vent à son successeur Rémy Pflimlin lundi matin. Dès le début d'après-midi, le nouveau président de France Télévisions a nommé un nouvel état-major, conforme aux fuites de ces derniers jours. Si Patrick de Carolis avait deux bras droits (Patrice Duhamel et Damien Cuier, qui s'en vont tous deux), son successeur s'entoure de quatre directeurs généraux délégués: Emmanuelle Guilbart (programmes), Patrice Papet (ressources humaines), Martin Ajdari (gestion) et Bruno Patino (numérique). Il a aussi nommé des patrons de chaînes, ou plus précisément des responsables « chargés de préciser le positionnement et les modes de fonctionnement futurs » de chaque chaîne?: Claude-Yves Robin (France 2), François Guilbeau (France 3), Emmanuelle Guilbart (France 4), Bruno Patino (France 5), et ? surprise du jour ? l'ancien PDG d'AlloCiné, Claude Esclatine (RFO). Chacun cumule, pour l'instant, ce poste avec la responsabilité d'un « domaine » transversal. Enfin, Yves Rolland est nommé secrétaire général. Dans un discours resté très général, Rémy Pflimlin a indiqué que des modifications dans l'organisation seront « mises en oeuvre d'ici fin 2010 ». Il va devoir s'attaquer maintenant à trois dossiers sensibles que l'équipe de Carolis n'a pu régler. ? Le fisc?: un des dossiers les plus épineux concerne le redressement fiscal qui porte sur les années 2005 à 2007. À ce titre, le fisc a notifié en 2008 un redressement de pas moins de 210 millions d'euros. Un chiffre jugé tout à fait excessif par l'ancienne direction, qui n'a provisionné que 18,3 millions dans les comptes, correspondant à la part acceptée par l'entreprise ou jugée probable. Sur le fond, le fisc conteste la comptabilisation des droits sportifs, les méthodes de répartition du coût d'un programme en fonction de ses différentes diffusions... Interrogée sur ce point, l'ancienne direction n'a pas répondu. ? La convention collective?: initialement, la négociation d'une nouvelle convention devait être réglée par l'équipe Carolis car la date butoir était le 7 juin 2010. Mais la justice a estimé que la date butoir était le 8 février 2011 pour les journalistes, et le 8 octobre 2012 pour les personnels techniques et administratifs. Des questions importantes restent à régler comme les salaires ou la classification des postes. Le coût de cette renégociation était estimé à 35 millions d'euros. ? Le plan de départs?: il propose aux plus de 60 ans des départs à la retraite volontaires. Ouvert en 2009, il dure jusqu'à fin 2012. Selon la direction sortante, 1.349 salariés pourraient en profiter théoriquement, mais probablement seuls les plus de 62 ans le feront (soit 844 salariés). Son coût est estimé à 70.000 euros par salarié permanent. Selon un rapport du Sénat, à fin avril 2010, la direction n'a enregistré que 213 demandes officielles, et seuls 17 salariés ont profité du plan en 2009. La direction sortante prévoyait de ne remplacer quasiment aucun des partants. Ce qui « n'apparaît guère crédible » à la Cour des comptes, qui rappelle que, lors du précédent plan de départs, 57 % des partants avaient été remplacés. « Nous devrons discuter de ces remplacements », a déclaré Rémy Pflimlin à l'Assemblée nationale.Lire aussi page 11.
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