Retraites : les syndicats peinent à pousser leur avantage

Le verre était-il à moitié vide ou à moitié plein?? Tout au long de la journée de jeudi, gouvernement et syndicats se sont livrés à une bataille de chiffres sur le nombre de manifestants à l'occasion de la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.Au final, le décompte du ministère de l'Intérieur s'est arrêté à 997.000 personnes quand les syndicats annonçaient entre 2,9?millions (selon la CFDT) et 3?millions (selon la CGT). Le 7?septembre dernier, lors de la précédente journée d'action, les estimations oscillaient entre 1,1?million (selon la police) et 2,7?millions selon la CGT.Dès le milieu de la journée, l'exécutif mettait l'accent sur le reflux de la mobilisation (lire ci-dessous) et réaffirmait sa détermination. «?Sans faire du triomphalisme, même s'il y a un énorme noyau de gens qui restent mobilisés, on ne peut pas dire qu'il y a amplification?», souligne, à «?La Tribune?», Georges Tron, le secrétaire d'État à la Fonction publique. Les syndicats, eux, se félicitaient d'un niveau de mobilisation équivalent au pic des grandes manifestations de 2009 pour l'emploi et de 2006 contre le CPE.Par-delà ce jeu de poker menteur autour des chiffres - chacun ajoutant ou retranchant 10?% à son estimation du 7?septembre -, la journée de jeudi révèle un statu quo dans le rapport de force. La mobilisation a résisté mais peine à s'élargir. Et les mouvements de grève prennent mal. Dans la fonction publique d'État, les chiffres diffusés par le gouvernement font état d'un taux de grévistes de 21,44?%, soit 5 points de moins que le 7?septembre.Avertissement solennelCe vendredi, l'intersyndicale devrait donc décider d'organiser une nouvelle journée d'action nationale, probablement le samedi 2?octobre. La date présente un double avantage. Elle permet de maintenir la pression en manifestant dans dix jours à peine et à la veille de l'examen en séance publique au Sénat prévu à partir du 5?octobre. Et d'élargir la mobilisation à des catégories de population qui ne sont pas descendues dans la rue jusqu'à maintenant, notamment de peur de perdre une journée de salaire. Pour satisfaire les plus impatients (Solidaires, FSU et une partie de la CGT), l'intersyndicale pourrait aussi prévoir de lancer un avertissement solennel au gouvernement à cette occasion et, d'ores et déjà, menacer d'organiser une nouvelle manifestation le 12?octobre. Le calendrier s'accélère. L'exécutif envisage de terminer l'examen du texte au Sénat à la mi-octobre. Espérant gagner la course de vitesse engagée en juin.
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