La Bourse peut bien s'envoler, emmenée notamment par les valeurs bancaires, il est « prématuré de déclarer la fin de la crise financière », a réaffirmé hier le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, lors d'une conférence à Madrid. Comme un écho venu de Londres, le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn (DSK), a douché l'optimisme de ceux qui pensaient la page de cette crise tournée. Environ la moitié des pertes bancaires restent à venir, et le secteur dans son ensemble demeure sous-capitalisé, a-t-il estimé lors d'une conférence devant le patronat britannique. Dans ce domaine, les banques devront gérer à l'avenir les exigences réglementaires, qui prévoient plus de fonds propres, et celles du marché qui pourrait bien être plus exigent encore sur ce sujet. Les banques doivent aussi se préparer à acquitter une nouvelle taxe, a répété hier DSK. Mandatés à cet effet par les pays du G20, DSK et ses équipes planchent sur une « taxe FMI », sans s'interdire d'étudier les modalités d'application de la fameuse taxe Tobin sur les transactions financières.Mais pour l'heure, les actifs toxiques logés dans le bilan des banques demeurent la principale source de préoccupation. En septembre, le FMI avait chiffré leur encours à 1.500 milliards de dollars, un boulet financier susceptible de perturber le marché du crédit et de dérégler la reprise économique en cours. Les banques américaines auraient déjà dévoilé 60 % de leurs pertes, contre 40 % pour les banques européennes, chiffre le Fonds.Pour autant, la bonne tenue des marchés financiers cette année et les signes de réveil de la croissance mondiale ont permis au FMI de revoir en baisse de 15 %, à 3.400 milliards de dollars, le montant des dépréciations attendues sur l'ensemble des actifs bancaires (crédits et investissement).

latribune.fr

24 Nov 2009, 1:46

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