"Lex Google" : le monde de la musique veut sa part du gâteau

trong>Google aurait-il trouvé un allié ? Presque, quand l’on voit la réaction épidermique du Syndicat de la musique, le SNEP, face aux négociations en cours entre les éditeurs de presse et le moteur de recherche sur la « Lex Google », un système de rémunération des contenus indexés. « L’angle pris par les éditeurs n’est pas le bon », s’est insurgé David El Sayegh. Evidemment, le directeur général du SNEP n’est pas contre ponctionner Google. Mais il veut sa part et ne souhaite pas que cela ne profite qu’à la presse. Il a donc critiqué du bout des lèvres la démarche de l’IPG, qui représente les titres d’information générale, et surtout le laisser-faire des pouvoirs publics. « Ils [l’IPG] sont partis du principe que les premiers arrivés seront les premiers servis. Ils sont dans leur rôle. Mais cela ne résoudra pas le problème de transfert de la valeur entre Google et le monde de la culture, qui est également vrai pour la musique et la photographie », a plaidé David El Sayegh.Discussions en coursActuellement, les éditeurs de presse – en réalité surtout trois d’entre eux, Les Echos, Le Figaro et Le Nouvel Observateur – discutent dans le cadre d’une médiation conduite par Marc Schwartz (cabinet Mazars) de la mise en place d’un droit voisin, sur les titres des articles référencés dans le moteur de recherche, qui donnerait lieu à une rémunération. Si aucun accord n’est trouvé d’ici la fin du mois, François Hollande a promis de passer par un dispositif législatif. Les positions des deux parties semblent très éloignées.Le SNEP appelle à une loi profitant également à la musique et à la photoEn tout cas, le SNEP espère que le gouvernement en passera par la loi et qu’il ne s’en tiendra pas à la presse. « Je crains que si l’on fait une négociation catégorielle, l’on ne donne que des miettes, sans répondre au problème de fond. Nous demandons à la ministre [de la Culture] de se positionner sur le sujet », a précisé David El Sayegh, qui rappelle que compte tenu du poids de Google, les ayants droit ne sont pas en mesure de négocier avec le moteur de recherche. « La relation avec Google est faussée, c’est pour cela que le politique doit intervenir ».Sans s’étendre, David El Sayegh a aussi remis en cause la légitimité des éditeurs à réclamer un droit voisin. En effet, un droit voisin est toujours lié à un droit d’auteur. Or, dans le cas d’espèce, les éditeurs réclament directement un droit voisin, sans passer par le droit d’auteur. Au-delà de la querelle juridique, si le SNEP ne voit pas d’un bon œil l’arrivée d’un nouveau détenteur de droit voisin, c’est parce qu’il viendrait ponctionner une partie de la copie privée, la taxe prélevée sur les supports vierges, dont les producteurs de musique sont en partie bénéficiaires.Baisse du marché en 2012En attendant, la musique continue de pâtir de la fin programmée du CD. En 2012, les recettes totales ont reculé à peu près comme en 2011, qui avait accusé une baisse de 3,5%. Le numérique pèse désormais 25% des recettes totales, contre 20 à 21% en 2011 Alors que les ventes de sonneries de téléphones sont en voie de disparition, le téléchargement et le streaming ont chacun enregistré des croissances à deux chiffres. Mais la hausse n’est pas encore assez rapide pour les ayants droit. « Les plateformes de streaming [comme Deezer et Spotify] sont encore trop timides. Il faut qu’elle communique plus pour faire connaître leurs services », considère le président du SNEP, Stéphane Le Tavernier (Sony BMG). Actuellement, les deux plateformes cumulent 500.000 abonnés.  
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