L'emploi, au centre de toutes les priorités

Les bonnes nouvelles économiques ne sont pas si nombreuses. On comprend donc l'empressement de Xavier Bertrand, le ministre du Travail, à se réjouir dès mercredi du léger repli du nombre de chômeurs en janvier. Un repli dont les détails n'ont été dévoilés que le lendemain, ce jeudi. Le mois dernier, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A a reculé de 0,7 %, ce qui représente 19.300 chômeurs en moins. Sur un an, leur nombre continue néanmoins d'augmenter (+ 1,4 %). Actuellement, on dénombre donc 2.703.200 chômeurs en France métropolitaine. Intervenant après deux mois de fortes hausses du chômage en novembre et en décembre, période au cours de laquelle près de 115.000 nouveaux chômeurs ont été recensés, cette baisse du chômage, qualifiée d'« importante » par le ministre, est-elle une tendance lourde ? Les ménages l'espèrent vivement, tant leurs craintes de se retrouver sans emploi sont fortes. Elles expliquent quasiment à elles seule leur faible confiance en l'avenir. L'indicateur de l'Insee mesurant le moral des ménages est resté stable à 85 en février, à quinze points en dessous de sa moyenne de longue période. « Nouvelle logique d'action »Le gouvernement formule les mêmes espoirs. Il promet des moyens supplémentaires pour résorber le chômage et une « nouvelle logique d'action » a déclaré Xavier Bertrand, dont les contours seront bientôt précisés. Le 10 février, Nicolas Sarkozy a annoncé le déblocage de 500 millions d'euros pour stimuler l'emploi des chômeurs de longue durée et des jeunes. Cette somme s'ajoute aux 2,6 milliards prévus pour les emplois aidés dans la loi de Finances 2011. Reste à savoir si ces efforts permettront d'atteindre ou de dépasser les prévisions du budget. Celui-ci table sur 160.000 créations de postes dans le secteur marchand et 228.000 au total. Le gouvernement espère faire descendre sous la barre des 9 % le taux de chômage de la population active. L'enjeu est de taille pour la majorité. Après le pouvoir d'achat en 2007, l'emploi devrait être l'un des thèmes majeurs de la prochaine campagne présidentielle. C'est sur ce sujet que Nicolas Sarkozy sera jugé par les électeurs, qu'ils soient sympathisants du chef de l'État ou non.Pour mémoire, le taux de chômage de la population active s'élevait à 8,1 % en mai 2007, contre 9,3 % actuellement. La crise, la plus grave connue par la France et les pays industrialisés depuis 1945, explique évidemment cette dégradation du marché de l'emploi, et donc l'inquiétude des Français. Certes, le quinquennat n'est pas terminé. Il reste quelques mois au gouvernement pour afficher un bilan « présentable » en matière de lutte contre le chômage.
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