Les banquiers anglais pris de scrupules

Les patrons des banques britanniques battent leur coulpe. Et font un effort sur les bonus, poussés par une opinion publique qui a du mal à avaler la centaine de milliards de livres nécessaire au sauvetage des banques du pays. Ainsi, le président de Barclays, Marcus Agius, s'est exprimé sur « la grave détérioration, au cours des trois dernières années, du lien de confiance entre les banques et tous ceux qui ont affaire à elles ». « Il est, selon nous, vital de reconstruire cette confiance », et il faut pour cela « que les banques reconnaissent leurs erreurs ». Les dirigeants de Barclays se sont donc voulus exemplaires : John Varley et Bob Diamond, respectivement directeur général du groupe et patron de la banque d'investissement ont été les premiers, parmi les établissements britanniques, à renoncer à leurs bonus pour la deuxième année consécutive. Et cela, alors que Barclays n'a pas eu recours à l'aide de l'État et a annoncé un doublement de son résultat avant impôt, à 11,6 milliards de livres pour 2009. Pour le reste des troupes, la banque a réduit son taux de distribution (rémunérations/revenus) à 38 % contre 44 % auparavant, pour se conformer aux recommandations du G20.Ces annonces ont été suivies par celles des deux dirigeants des banques nationalisées. Stephen Hester, patron de Royal Bank of Scotland, qui présente ce jeudi des résultats qui seront encore mauvais (le marché attend 4,7 milliards de livres de pertes), a renoncé il y a quelques jours à son bonus de 1,6 million de livres. Néanmoins, les opérateurs de marché de la banque percevront une somme globale de 1,3 milliard de livres. Ce qui représente un taux de distribution un peu inférieur à 30 %. Il y a quelques semaines, un groupe de banquiers de RBS avait menacé de quitter l'établissement s'ils ne percevaient pas les bonus qu'ils espéraient.De son côté, Eric Daniels, le directeur général de Lloyds Banking Group qui annoncera, lui aussi, vendredi, des résultats déficitaires (environ 7 milliards de livres), a également renoncé à tout bonus. Son président avait pourtant estimé qu'il méritait la totalité de ses 2,3 millions de livres de bonus. G. L. S.
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