Avec une croissance de 22 % en 2010, le pôle assurance de la banque BNP Paribas signe une belle année. Il dépasse pour la première fois le seuil de 25 milliards de chiffre d'affaires et s'approche de 150 milliards d'euros d'actifs gérés (148,2 milliards, +26 %). Certes cette croissance doit beaucoup à l'intégration de plusieurs sociétés, notamment les filiales de Fortis ou Antin Epargne Pension en France. « Pro forma, la croissance du chiffre d'affaires serait de 8 % », a précisé Eric Lombard, PDG de BNP Paribas Assurance lors d'une rencontre avec la presse. L'année 2010 illustre surtout la diversification géographique du bancassureur dont 73 % des 8.500 collaborateurs sont désormais à l'étranger. L'international représente 48 % du chiffre d'affaires total, soit 12,2 milliards d'euros contre 13,1 milliards d'euros pour la France. La croissance de l'activité y est beaucoup plus rapide : + 43% au total, à peu près à égalité entre la collecte d'assurance vie-épargne (+ 42 %) et l'activité de protection des biens et des personnes (+ 44 %). Cette dernière regroupe à la fois l'assurance de dommages, la prévoyance (assurance décès-invalidité), l'assurance santé et l'assurance emprunteur. Forte progression à TaïwanParmi les pays locomotives en épargne, Eric Lombard se félicite de la forte progression de la collecte d'assurance-vie à Taïwan qui a atteint 2 milliards d'euros dont 953 millions en huit mois seulement grâce à la joint-venture lancée avec le premier réseau bancaire du pays Taiwan Cooperative Bank. L'Inde et la Coréee du Sud font aussi figure de bons élèves avec près de 500 millions collectés chacun. La France ne démérite pas avec une collecte brute en hausse de 5 % à 8,5 milliards, soit autant que la totalité de l'assurance-vie à l'international. Mais cette tendance ne se poursuit pas en 2011 : la collecte recule de 9 % sur les deux premiers mois de l'année. « L'action commerciale de la banque a été réorientée vers des produits de bilan [épargne bancaire, Ndlr] », reconnaît Eric Lombard. Comme ses homologues, la banque anticipe en effet les nouveaux ratios de liquidités des normes Bâle III. De plus, « les incertitudes fiscales créent un attentisme très grand notamment de la clientèle de gestion privée », estime-t-il.Les activités de protection des biens et de personnes sont moins génératrices de primes en volume (1,4 milliard d'euros en France principalement en assurance emprunteurs et 3,5 milliards à l'étranger) mais elles produisent plus de revenus. « L'activité protection représente 20 % du chiffre d'affaires mais 50 % du produit net bancaire », souligne Eric Lombard. Avec un PNB de 1,6 milliard d'euros (+ 23 %), l'assurance fournit 6,3 % des revenus du groupe BNP Paribas.

latribune.fr

24 Mars 2011, 21:24

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