La voix est devenue secondaire sur les réseaux de téléphonie mobile

Ils ont été construits pour permettre de téléphoner de n'importe où. Ils servent majoritairement, aujourd'hui, à surfer sur Internet de n'importe où. Les réseaux de télécoms mobiles sont définitivement entrés dans une nouvelle ère. Selon les statistiques de l'équipementier en télécoms suédois Ericsson, numéro un mondial de la spécialité, les réseaux mobiles ont transporté dans le monde en décembre 2009, plus de volume de données (images, vidéos, textes...) que de voix. « Les 400 millions d'abonnements mobiles haut débit génèrent à eux seuls plus de trafic de données que de trafic voix sur un total de 4,6 milliards d'abonnements mobiles dans le monde », explique Hans Vestberg, le PDG d'Ericsson.Cet événement pour le monde des télécoms n'est pas vraiment une surprise. Le croisement des courbes était même inéluctable. Alors que le trafic voix progresse bon an mal an de quelques pourcents, au rythme du nombre de nouveaux abonnés mobiles, celui de données a quasiment quadruplé ces deux dernières années selon Ericsson (+ 280 %). Et il devrait encore doubler chaque année jusqu'en 2014 avec la démocratisation des smartphones et des nouveaux usages qu'ils font émerger.éviter la saturation Récemment, le cabinet d'études américain Gartner annonçait qu'il se vendra en 2012 dans le monde plus de téléphones connectés à Internet que de PC. Et selon Exane BNP Paribas, les smartphone devraient représenter 60 % du marché en 2015, générant, au même horizon, 4,5 euros de revenus supplémentaires par utilisateur pour l'opérateur.évidemment, tous les équipementiers en télécoms, Ericsson mais aussi Alcatel-Lucent, Nokia Siemens ou le chinois Huawei, brandissent ces statistiques pour inciter les opérateurs de téléphonie mobile à investir pour muscler leur réseau. Et éviter la saturation, comme cela est récemment arrivé au britannique O2 ou l'américain AT&Tmp;T, qui ont vu leurs abonnés se plaindre de ne pouvoir utiliser correctement leur iPhone ou leur BlackBerry dans les rues de Londres ou de New York. AT&Tmp;T a ainsi annoncé une hausse de 30 % de ses investissements dans le mobile cette année.En Europe, les opérateurs de réseaux mobiles devraient également accroître leurs investissements mais dans de moindres proportions. Les analystes d'Exane BNP Paribas estiment ainsi que, dans les grandes villes, les dépenses pour renforcer les réseaux représenteront entre 3 % ou 4 % des revenus des opérateurs entre 2009 et 2015. Un effort supportable. Car avant de se lancer dans la nouvelle technologie LTE, la 3G peut encore évoluer à moindre coût. Ensuite, les opérateurs européens, notamment français, parviennent à soulager leurs réseaux mobiles en faisant transiter les données par les câbles de fibre optique avant de les envoyer, via l'antenne de rue, sur le téléphone de l'abonné. Olivier Pinaud
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