En faisant cavalier seul le 7 septembre, FO espère rallier la CGT à sa ligne dure

A quelques jours de la journée d'action du 7 septembre, la question n'est pas : « Les syndicats arriveront-ils à mobiliser ? », mais plutôt : « Mobiliseront-ils davantage que le 24 juin quand 800.000 à 2 millions de personnes étaient descendues dans la rue ? » Aujourd'hui, personne ne semble en douter : l'appel à la mobilisation sera bien suivi. Lundi, Georges Tron, secrétaire d'Etat à la Fonction publique, le confirmait sur France Info : « On s'attend à ce qu'il y ait une manifestation qui soit importante, ce qui est parfaitement normal au demeurant. »En effet, même si FO s'est désolidarisée de la déclaration commune rédigée lundi à l'issue de l'intersyndicale, regrettant que le document ne demande pas le retrait du projet, elle appelle à la mobilisation le 7 septembre. En faisant cavalier seul, FO « introduit un clivage au sein de l'intersyndicale et essaie de tirer la CGT vers un positionnement plus dur, qui la démarquerait de la CFDT », analyse Jean-Dominique Simonpoli, directeur de l'association Dialogues. Celui-ci attend donc de voir comment réagiront les syndicats au lendemain de la journée d'action. tiraillementsNotamment la CGT, « où en interne, il y a des tiraillements entre ceux qui sont partisans de la ligne protestataire défendue par FO et ceux qui soutiennent le rapprochement avec la CFDT », poursuit-il. Si fractures profondes il doit y avoir dans le front syndical entre la CFDT et la CGT, elles apparaîtront assez vite. Mardi, dans une lettre adressée à leurs dirigeants, le ministre du Travail, Eric Woerth, s'est dit prêt à recevoir les syndicats, s'ils le souhaitent, pour d'ultimes réunions sur trois volets de la réforme (la prise en compte de la pénibilité, les carrières longues et la situation des polypensionnés) avant le début du débat parlementaire le 7 septembre. Dans le même temps, il précise que le « gouvernement déposera plusieurs amendements ou annoncera des modifications de nature réglementaire ». La marge de manoeuvre des syndicats pour amender le texte est donc étroite. L'ampleur de la journée d'action servira de curseur sur leur capacité d'infléchir les choix du gouvernement. I. M.
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