Grains et minerai de fer stimulent le fret sec

Voilà dix jours que la voie express Tibet-Pékin est embouteillée en permanence, sur une centaine de kilomètres à l'approche de la capitale chinoise. Selon « China Business News », ce bouchon monstrueux a été créé par un nombre inhabituel de camions apportant du charbon de Mongolie intérieure. Cette province est devenue l'année dernière la première source d'approvisionnement du pays, devant la province de Shanxi. Premier pays producteur et consommateur de charbon, la Chine a lancé un grand plan de fermeture de ses mines, dangereuses et vétustes, de charbon. Les sites qui en produisaient moins de 300.000 tonnes par an ont été fermées d'autorité ; un projet semblable touche les mines de minerai de fer. Revers de la médaille : les problèmes logistiques. Pour modérer la congestion interne, la Chine a aussi largement recours aux importations, qui semblent ces dernières semaines s'accélérer. La demande de navires de très grande taille, réservés au transport de minerai de fer, ne cesse de progresser entre la Chine et le Brésil ou l'Australie : ces trajets ont vu leur prix bondir de 30 % et 50 % en l'espace d'une semaine. L'indice Baltic Dry Index, qui reflète le fret sec de charbon, minerai de fer, mais aussi de sucre et de grains, a bondi de 66 % depuis la mi-juillet. Il grimpait encore de 0,7 %, à 2.861 points hier. Il s'agit de son plus long rebond depuis fin 2009, soit 14 séances de hausse d'affilée. « Les tensions constatées sur le marché des grains ont aussi participé à la hausse », assure un spécialiste. La décision de la Russie d'interdire les exportations de céréales participe aussi à la hausse de la demande de fret : les pays importateurs doivent aller chercher leurs grains plus loin, ce qui rallonge les routes des bateaux, et réduit leurs disponibilités. La Chine a ainsi fait plusieurs appels d'offres pour du soja et du maïs en provenance du continent américain, tandis que les pays d'Afrique importent du blé du Canada ou des États-Unis. Les bateaux spécialisés dans le transport de grains, les Panamax, des vaisseaux relativement petits par rapport aux énormes Capesize, ont aussi vu leurs taux progresser. Ils se louent désormais 20 % plus cher qu'il y a un mois, à 18.000 dollars par jour. Le rebond des tarifs du fret ne devraient néanmoins pas se prolonger de l'avis de Macquarie Bank, qui souligne que la demande de fret progresse deux fois moins vite que l'arrivée de nouvelles capacités de fret. A. R.LA DÉCISION DE LA RUSSIE D'INTERDIRE LES EXPORTATIONS DE CÉRÉALES POUSSE À LA HAUSSE LA DEMANDE DE FRET.
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