L'industrie navale militaire se cherche un nouveau cap chez les émergents

Il y a de la houle dans les budgets de la plupart des marines européennes alors que le plus grand salon mondial spécialisé dans la défense navale, Euronaval, est inauguré mardi au Bourget (près de Paris). La Royale n'y échappe pas même si les grands programmes emblématiques - sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) et lanceur d'engins (SNLE), missiles balistiques M51 - sont préservés. À tel point que le chef d'État-Major de la Marine française, l'amiral Pierre-François Forissier, a très récemment lancé un sacré coup de gueule : « Aujourd'hui, nous avons des ruptures temporaires de capacité qui nous empêchent d'assurer la souveraineté de nos espaces ultramarins en permanence. » Et de préciser que la France ne pourra « plus, si nous ne réagissons pas, maintenir son statut de marine mondiale compte tenu des réductions budgétaires que la crise nous impose ». Du coup, France et Grande-Bretagne, dont la Royal Navy est aussi au régime sec, travaillent sur des coopérations (« La Tribune » du 20 octobre).Si l'Europe tangue, de nouveaux pays émergents veulent en revanche se doter d'une marine de guerre de haute mer performante. Logiquement, les industriels mettent le cap vers ces nouveaux eldorados de croissance. C'est le cas de la France, qui, à la fin du premier trimestre, a finalisé avec le Brésil un méga-contrat de 6,7 milliards d'euros, dont 4,1 milliards environ engrangés par DCNS. DCNS sur tous les frontsMais le leader européen des systèmes navals ne compte pas s'arrêter à ce contrat. Il a répondu à une demande d'information (RFI, Request For Information) de la Marine brésilienne. Selon nos informations, DCNS propose cinq frégates multimissions (Fremm), cinq corvettes Gowind pour faire office de patrouilleurs hauturiers et un pétrolier ravitailleur, qui sera sous-traité au chantier STX.Après avoir signé une commande de 400 millions d'euros cette année en Inde (« La Tribune » du 9 septembre), DCNS, qui a vendu 6 sous-marins Scorpène à New Delhi, a répondu à un RFI de la marine indienne. Elle veut se doter de six nouveaux sous-marins classiques, dont trois seraient fabriqués par le chantier Mazagon, un par Hindustan Shipyard et deux chez l'industriel choisi. Face sans doute aux Russes et aux Allemands, DCNS présente à nouveau le Scorpène équipé d'un AIP, un système de propulsion anaérobie développé par le groupe français. Michel Cabirol
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