Altitude Infrastructure prêt à investir dans le très haut débit

Nous nous épanouissons dans le 2 mégabits (Mb) ; nous voulons nous épanouir maintenant dans le très haut débit, en utilisant toutes les technologies existantes. » Pour mener à bien ce « virage » et investir, David El Fassy et Fabrice Ballart, respectivement président et directeur général d'Altitude Infrastructure - ex-filiale d'Altitude Telecom - préparent une levée de fonds. Tous deux issus de l'opérateur télécoms normand, ils possèdent ensemble 2 % du capital de l'entreprise, aux côtés de Jean-Paul Rivière (98 %). Fondateur d'Altitude Telecom, ce dernier a vendu voici quelques jours son entreprise au groupe Completel (lire « La Tribune » des 15 et 16 novembre).Le métier d'Altitude Infrastructure consiste à déployer des réseaux de télécommunications pour le compte de collectivités locales via des délégations de service public (DSP). La PME a ainsi équipé 16 départements français en l'espace de 5 ans, soit un investissement de 200 millions d'euros (dont 40 millions sur fonds propres), chiffre à rapprocher des 2 milliards d'euros investis au total en France depuis 2005 dans le haut débit. « Opérateur d'opérateur », elle construit, exploite et commercialise des réseaux auprès des opérateurs (SFR, Altitude-Completel, Free, Vivéole, Adista, Wibox, etc.) qui fournissent ensuite des services au client final (particulier ou entreprise). Parallèlement, la société développe depuis 2009 sa propre activité de fournisseur d'accès Internet avec sa filiale Wibox qui compte 12.000 abonnés ruraux. « Cela a du sens d'être un opérateur de la ruralité. Il y a entre 2,5 et 3 millions de foyers situés dans des zones blanches et grises qui disposent de moins d'un mégabit ; or ce marché n'intéresse pas les grands opérateurs, observe David El Fassy. Au-delà de notre expertise technique et commerciale, nous voulons devenir de véritables coinvestisseurs aux côtés des collectivités dans les zones peu denses. » Nouvelles autoroutesPour les dirigeants d'Altitude Infrastructure, le plan gouvernemental du « très haut débit pour tous d'ici 2025 », est aussi vital pour le pays que l'ont été, en leur temps, l'électrification, les réseaux ferrés ou les réseaux de fil de cuivre pour le téléphone. « Les réseaux haut débit classiques ne vont pas suffire car le trafic Internet croît de 37 % par an ». Pour la fibre optique, les coûts de construction sont estimés par l'Autorité de régulation (Arcep) à 25 milliards d'euros sur 15 ans. Ces nouvelles autoroutes de la communication seraient financées pour moitié par des fonds publics et pour moitié par le privé. Sur les 833 millions « publics », 400 reviendraient aux collectivités locales, soit une moyenne de 4 millions d'euros par an et par département. « Comme les projets fibres iront naturellement vers les zones les plus denses, il faudra être pragmatique et déployer toute la panoplie des technologies existantes pour les zones moins peuplées : le cuivre, le hertzien, le câble, le satellite, sans oublier la fibre », estime David El Fassy. Dans le département de l'Eure, Altitude Infrastructure a réalisé un maillage qui comprend une dorsale optique de 378 km au coeur du département, 62 répartiteurs DSL et 40 émetteurs Wimax (haut débit hertzien). « Par le passé, nous avons su réaliser ce mix technologique ; nous devons garder ce modèle pour l'avenir et le très haut débit », estime le dirigeant.
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