« Comment savoir » prendre « les Chemins de la liberté »

Un casting prestigieux ne suffit pas toujours. Illustration cette semaine avec la sortie dans les salles de deux productions hollywoodiennes, certes honnêtes mais un ton en dessous de ce que l'on pouvait espérer.Dans « Comment savoir » de James L. Brooks, Lisa (Reese Witherspoon) se fait débarquer de l'équipe de softball des États-Unis, ce qui signe la fin de sa carrière. George (Paul Rudd) risque la prison pour des malversations financières qu'il n'a pas commises, mais pour lesquelles il a décidé d'endosser la responsabilité. Lisa et George se rencontrent aux pires moments de leurs vies. Avant de succomber, Lisa va vivre avec Matty (Owen Wilson), et George devra régler les problèmes affectifs qu'il entretient avec son père (Jack Nicholson).Cette comédie romantique ne renouvelle pas le genre mais divertit efficacement les amateurs. Reese Witherspoon est très jolie, Owen Wilson joue parfaitement son rôle de séducteur nombriliste, Jack Nicholson cabotine avec assez d'élégance. Paul Rudd, habitué des seconds rôles, campe à merveille les candides un peu largués et tient son rang parmi les autres noms à l'affiche. Pourtant, on aurait aimé plus de fantaisie et de punch de la part du réalisateur et scénariste de « Pour le pire et pour le meilleur » (1997), qui avait valu à Jack Nicholson l'oscar du meilleur acteur, et à Helen Hunt celui de la meilleure actrice. Autre demi-réussite : « les Chemins de la liberté ». Côté casting, rien à dire, c'est impeccable : Jim Sturgess, Ed Harris, Colin Farrell. Côté décors, c'est également le top : on traverse d'extraordinaires paysages. Des forêts sibériennes aux sommets enneigés de l'Himalaya, en passant par les steppes mongoliennes et le désert du Gobi. Côté scénario aussi, le film s'annonçait très alléchant. Celui de Peter Weir - qui avait réalisé le réjouissant « Master and Commander » - est basé sur une histoire vraie : celle de ces hommes qui se sont évadés du goulag stalinien en 1940 et, après une marche forcée de 10.000 kilomètres, sont parvenus (pour certains d'entre eux) à rejoindre l'Inde. Il y a malheureusement quelque chose qui coince dans ce récit mettant en valeur les notions de solidarité et d'amitié entre ces hommes venus d'horizons très divers et que rien n'aurait dû unir. Peut-être un manque de finesse dans l'évolution des comportements psychologiques : les individualistes forcenés - un comportement nécessaire pour survivre dans le goulag - se transforment un peu trop facilement en gentils samaritains soucieux de leur prochain. Parfois, également, les dialogues semblent un peu légers. Pour autant, le film « les Chemins de la liberté » prend aux tripes, et malgré ses 2 h 14, on ne s'ennuie pas une minute.Jean-Christophe Chanut et Francine Guillou
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