Le marché privilégie les sociétés qui investissent

Au-delà des résultats annuels, la relance des investissements d'entreprises intéresse les opérateurs de marché. Et ce d'autant plus que les incertitudes macroéconomiques, liées notamment aux dettes souveraines, tendent à s'apaiser. Or, selon une étude de Nomura publiée récemment, lorsque la prime de risque diminue les actions des sociétés relançant leurs investissements ont tendance à délivrer de meilleures performances boursières que la moyenne. « Les investisseurs vont récompenser les entreprises qui investissent pour leur croissance plutôt que celles qui préservent leur trésorerie et adoptent un positionnement plus défensif », explique Luke Stellini, directeur produit actions européennes d'Invesco Perpetual. Malgré le bond de 2 % de l'action Intel lundi après l'annonce d'une hausse de dividende et de rachats d'actions supplémentaires pour 10 milliards de dollars, les analystes de Nomura estiment que ce type d'opération perd de l'intérêt. « Les entreprises qui vont investir de façon rentable et au bon moment du cycle seront celles qui auront les primes les plus élevées », renchérit Luke Stellini. En clair, les dépenses d'investissement (Capex) devraient être particulièrement appréciées dans les prochains mois. Et ce n'est pas un hasard si sur les trois derniers mois, Volkswagen (+ 11 %) ou encore Siemens (+ 13 %), qui ont annoncé tous deux un net relèvement de leur plan d'investissement cette année, figurent parmi les plus fortes hausses du DAX. Luke Stellini s'intéresse pour sa part à des secteurs à forte intensité capitalistique, comme celui du papier, ou de l'industrie pharmaceutique.Fusions-acquisitionsLes primes accordées par le marché tiennent aussi aux investissements en matière de croissance externe. « Certains prédateurs traditionnels bénéficient d'une prime à la création de valeur à l'image de Schneider Electric. Dernièrement, certains titres ont bénéficié de primes relatives à des acquisitions comme ce fut le cas avec Vivendi avec le rachat de GVT » explique Hervé Mangin, gérant actions chez Axa IM. Ces primes sont d'autant plus d'actualité que l'année 2010 a été marquée par un rebond du nombre de fusions-acquisitions qui ont progressé de 37 % à 2.973 opérations, selon les chiffres du cabinet Allen and Overy. Une tendance qui devrait d'ailleurs se confirmer cette année. « Outre la dynamique des pays émergents, l'activité devrait repartir en Europe et aux Etats-Unis après deux années d'inertie à la faveur d'un regain de confiance des entreprises » estiment Marcus Billam et Frédéric Moreau, associés chez Allen and Overy. Plus que jamais les marchés d'actions peuvent compter cette année sur une dynamique spéculative alimentée par les fusions-acquisitions.
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