BNP Paribas Assurance joue la prudence

La situation de BNP Paribas Assurance est presque paradoxale. D'un côté, le bancassureur affiche une croissance de 28 % de son chiffre d'affaires qui atteint 20,7 milliards d'euros. Une performance obtenue grâce à la forte reprise de la collecte d'épargne en France avec +19 % et à l'étranger, où le bond de 71 % s'explique en partie par l'intégration des activités italiennes de BNL Vita. A périmètre comparable, le chiffre d'affaires international en épargne progresse de 40 %. Mais d'un autre côté, le produit net bancaire (PNB) qui correspond à la marge technique et financière avant les frais généraux, s'affiche en recul de 3 % à 1,3 milliard. Ce PNB ne tient pas compte de la collecte (3 milliards d'euros) réalisée par BNL Vita. Cette filiale italienne n'est détenue qu'à 49 % par le groupe, a précisé jeudi Eric Lombard, le Pdg de BNP Paribas Assurance, soulignant que le groupe détient une option pour en racheter 100% d'ici à l'été 2011. « Nous avons décidé de doter la provisions pour participation aux excédents (PPE) de 200 millions d'euros pour la porter à 822 millions. Or, ces 200 millions sont prélevés sur le PNB », a également expliqué éric Lombard. L'objectif du bancassureur est « d'envoyer un signal de solidité financière à nos clients et à nos partenaires de distribution », a-t-il ajouté. « phase de combat »La provision pour participation aux excédents est en effet une réserve qui doit servir à améliorer le taux de rendement annuel des fonds en euros des contrats d'assurance vie des épargnants. La réglementation impose à l'assureur de distribuer cette réserve dans un délai de huit ans. Si BNP Paribas Assurance n'avait pas procédé à cette provision, son PNB aurait progressé de 15 %. Ce choix stratégique fort est la conséquence d'une analyse très prudente des évolutions économiques. « Le chômage va rester élevé, l'économie ne va pas repartir à un rythme dynamique. La sortie de crise est et sera laborieuse», estime éric Lombard. L'augmentation de la sinistralité des activités de protection (prévoyance et dommages) par ailleurs en croissance, ajoutée à la hausse des frais généraux (+2%) et au recul du PNB expliquent la baisse du résultat brut d'exploitation en 2009 de - 8% à 558 millions d'euros et celle du résultat net avant impôt de - 3% à 546 millions d'euros. Affichant une marge de solvabilité de 191 % (plus-values latentes incluses), éric Lombard se dit « dans une phase de combat » face aux travaux sur les nouvelles normes dans la banque et d'assurance qui s'orientent vers une forte augmentation des exigences en fonds propres. Il qualifie même d'« extraordinairement toxique, le pré-cadrage du QIS5 », la prochaine série de test prévue à l'automne sur les calculs d'application de la directive Solvabilité 2. Il veut croire en une amélioration grâce à la prise de conscience du rôle de l'assurance dans l'économie qui consacre plus de la moitié de ses 1.600 milliards d'actifs à financer les entreprises.
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