« Accor est porté par la vague de la reprise »

Comment jugez-vous les premiers pas du nouvel Accor ?Gilles Pélisson. Quand j'ai proposé au conseil d'administration, il y a un an, de scinder le groupe en deux entités pour recentrer Accor sur la seule hôtellerie, mon ambition était de créer deux entreprises, championnes sur leur métier et mieux valorisées. Pour l'hôtellerie, nous avons la chance de bénéficier d'une reprise d'activité qui est soutenue en Europe alors que nos coûts, réduits pendant la crise, sont historiquement bas. Cela permet à nos résultats de rebondir, sans toutefois retrouver les sommets de 2007/2008. Pour le reste de l'exercice, nous sommes plutôt optimistes sur l'activité des mois de septembre et octobre. Nous avons moins de visibilité au-delà, même si les voyages sont repartis au niveau mondial et que l'activité congrès et séminaires a été soutenue en juin et reste bien orientée en septembre et octobre. Quel rôle est joué par Internet ?La très belle performance que nous enregistrons en juillet est en partie le résultat de nos ventes sur Internet, à la faveur d'opérations de promotions telles que les « Crazy Prices ». Les sites de nos marques Ibis et Mercure progressent de plus de 25 % en trafic et de 30 à 40% en chiffre d'affaires. C'est exceptionnel. L'an passé 15 % de nos ventes, toutes marques confondues, étaient enregistrées via Internet. Nous ferons mieux cette année. D'autant que notre programme d'abonnés AClub réuni 4,5 millions d'adhérents. En juillet, les réservations des membres de notre programme de fidélité étaient en augmentation de 80 %. N'êtes-vous pas déçu par l'évolution de votre cours de Bourse ?Il est trop tôt pour en juger. Il faut donner aux deux nouvelles sociétés, Accor d'un côté, Edenred de l'autre, le temps de déployer tous leurs projets. Mais il est vrai que, pour l'hôtellerie, notre cours de Bourse ne reflète ni nos résultats, ni notre désendettement puisque celui-ci est tombé à moins de 1 milliard d'euros...Les marchés ne sont jamais contents ? Je vous laisse le dire. Mais je constate que le consensus des analystes tourne autour de 28 euros par action, ce qui est largement supérieur à notre cours actuel...La scission est derrière vous, quelle est la prochaine étape ?Nos objectifs sont multiples. Nous voulons rester le premier gestionnaire mondial d'hôtellerie tout en devenant le premier franchiseur européen. Nous sommes déjà numéro un en France. Nous avons aussi des ambitions de croissance, notamment dans les pays émergents, et dans la vieille Europe grâce à la franchise. Nous voulons devenir à terme le troisième hôtelier mondial. Nous passons d'une culture de propriétaire hôtelier à celle d'un fournisseur de services aux hôtels, qu'ils soient en franchise, en gestion ou en propriété pour ceux qui seront conservés par Accor. L'ensemble des équipes est mobilisé sur ces chantiers de transformation du groupe. Vos ambitions sont liées à votre capacité de vous désendetter en vendant des murs d'hôtels. Pensez vous que le marché immobilier restera porteur dans les prochains mois ?Grâce à l'opération annoncée en début de semaine avec Prédica et Foncière des Murses Murs, nous sommes en avance sur notre programme de cessions de murs d'hôtels. Sur les 2 milliards d'euros de désendettement d'ici à 2013, nous avions prévu de réaliser 450 millions d'euros en 2010. Nous tablons désormais sur une réduction de dette nette retraitée de 600 à 650 millions en 2010. Il y a vraiment un appétit des investisseurs pour les actifs de qualité compte tenu des sommes levées.Où en est le projet de désengagement du groupe Barrière ?La poursuite de notre désendettement, et surtout son rythme, dépendra aussi de la possibilité de céder, ou non, notre participation de 49 % dans le Groupe Lucien Barrière d'ici à la fin de l'année. Nous attendons les études d'analystes pour mieux cerner l'intérêt du marché et le niveau de prix. Nous avons pris de l'avance sur nos cessions immobilières. Cela nous donne des marges de manoeuvre et un confort supplémentaire. Pourriez-vous, en revanche, faire des acquisitions ciblées ?La question va clairement se poser en ce qui concerne des opportunités régionales, notamment en Europe, si cela nous permet de gagner un certain nombre d'années de développement pour notre portefeuille de marques.
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