Qui aurait pu imaginer que l'une des plus spectaculaires hausses de la Bourse de Paris serait, cette année, l'action du groupe informatique Bull ? La valeur affiche un bond de 189 % depuis le 1er janvier. Certes, elle partait de bas. Mais, pour le marché, censé arbitrer le prix des actions en fonction de la valeur que les investisseurs donnent aux perspectives des entreprises concernées, il y a là une formidable marque de confiance dans Bull. Ce nom traîne pourtant avec lui un lourd passif de la politique industrielle française dont le groupe a du mal à se débarrasser. Didier Lamouche, le PDG, n'en démord pas : le nom de Bull reste porteur à l'étranger, là où la croissance se trouve. En France, qui représente encore 51 % du chiffre d'affaires, les souvenirs d'argent public investi à fonds perdu, de contrats imposés à quelques grandes administrations, ont laissé des traces. Mais, année après année, Bull remonte la pente. L'entreprise n'a-t-elle pas versé à la veille de l'été 4 millions d'euros à l'État français, qui n'en détient plus une seule action, pour honorer une vieille clause de retour à meilleure fortune ? Ces preuves de vie finiront bien par redorer l'image de ce nom. Sans attendre, le groupe explore un nouveau filon, le calcul de haute performance, qu'il rebaptise désormais l'« extreme computing ». À l'image du plus puissant ordinateur d'Europe qu'il installe au Commissariat à l'énergie atomique pour simuler des explosions nucléaires. Mais, cette fois, Bull vole de ses propres ailes. Il table cette année sur 100 millions de chiffre d'affaires pour cette activité pour laquelle il compte cent cinquante clients dans le monde. Ce nouveau métier emblématique ne pèse qu'à peine 10 % du chiffre d'affaires de l'informaticien, certes. Mais ses autres métiers, l'intégration de système et les services, sont désormais sur des bases saines et solides. Le Bull nouveau pétille. [email protected] Jacqu

latribune.fr

26 Sept 2009, 1:44

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