La France moins attractive pour les entreprises américaines

Le plongeon est impressionnant : 66 % des investisseurs américains implantés en France estimaient l'attractivité de la France bonne ou excellente en 2009 ; ils ne sont plus que 46 % en 2010, selon une enquête de la Chambre de commerce américaine et le cabinet conseil Bain & Compagny. Le baromètre n'établit toutefois pas de comparaison avec d'autres pays. On ignore donc si ce manque d'enthousiasme américain concerne seulement la France ou s'étend à d'autres destinations, d'autant que, sous l'effet d'une reprise économique laborieuse, les IDE (investissements étrangers directs) américains ont déjà fait pâle figure en 2009 : ils ont chuté de 8 % vers l'ensemble du monde, de 20 % vers l'Europe et de 12 % vers la France.Sonnette d'alarmeAinsi, même si la France reste la deuxième destination des IDE américains (chiffres de 2009), l'enquête permet de tirer une sonnette d'alarme. « Deux menaces sont à prendre au sérieux, explique Bertrand Pointeau, de Bain & Compagny : l'augmentation de l'attractivité de l'Allemagne, et la préférence des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine) pour les investissements au Royaume-Uni et en Allemagne. » «Car ces pays émergents, qui étaient les destinataires des investissements il y a dix ans, en sont aussi devenus la source », fait-il remarquer.Par ailleurs, le manque de flexibilité de la législation sociale française est toujours considéré comme le principal handicap du pays. Les investisseurs estiment aussi majoritairement que les mesures de réduction des dépenses publiques ont été insuffisantes, et craignent que les objectifs de réduction du déficit public n'entraînent des hausses d'impôts. Paradoxalement, 39 % des investisseurs interrogés ont une opinion positive de l'évolution de l'économie française pour 2010. Et ce chiffre monte à 51 % pour 2011-2012. Certains secteurs restent très bien perçus, comme les nouvelles technologies et l'Internet. Ils « savent qu'il y a en France des têtes bien faites qui seront des accélérateurs de projets » innovants, estime Bertrand Pointeau. Dans ce cadre, la remise en cause du crédit impôt recherche lors du débat sur la suppression des niches fiscales a été extrêmement mal perçue, le dispositif étant considéré comme un élément différenciateur fort de l'Hexagone. Sara Sampaio
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