Pour les charcutiers et les professionnels de l'alimentation, La Bovida est une référence. Depuis 1921, cette PME familiale créée à Nanterre (Hauts-de-Seine) est réputée pour la production d'épices destinées aux salaisons et charcuteries, mais aussi pour la fourniture de matériels culinaires. L'entreprise (51 millions d'euros de chiffre d'affaires, 330 salariés) installée depuis 2002 à Bourges, dans le Cher, réalise 70 % de son activité avec le commerce de proximité et 30 % avec la grande distribution et la restauration hors foyer (hôpitaux, maisons de retraite). « Nous sommes atypiques, explique Olivier Hennel, président et représentant de la 3e génération, car nous sommes à la fois producteurs d'épices et négociants de matériels ».Des couteaux en ligneLa Bovida triture et traite ainsi 1.000 tonnes d'épices par an (12 % de l'activité) avec 300 variétés différentes importées du monde entier. Alors que la logistique est centralisée dans 14.000 m2 de locaux à Bourges, la Bovida s'est déjà rapprochée de son marché avec l'ouverture d'une vingtaine de boutiques professionnelles (30 % du chiffre d'affaires), la prochaine ouvrant à Rungis début 2011. « Mais il y a une véritable attente des particuliers pour du matériel professionnel, observe Olivier Hennel. C'est pourquoi nous voulons toucher les passionnés de cuisine. Nous sommes leaders auprès des commerces de proximité, mais c'est un marché qui va se rétrécir, il faut donc l'ouvrir ». Un site Web marchand va ainsi être opérationnel dans quelques mois, où l'on pourra acheter ses couteaux (une spécialité de l'entreprise) ou ses moules à pâtisseries parmi les 8.000 références disponibles.La véritable révolution va cependant être la structuration d'un réseau de magasins ouverts aux particuliers. La Bovida possède déjà un point de vente ouvert à tous depuis 1936 dans le quartier des Halles à Paris. Le magasin a été relooké l'an passé pour servir de test, avec succès puisque l'activité a crû de 20 % en quelques mois. Le véritable magasin pilote a vu le jour fin 2009 à Bourges, ce qui a permis de valider le concept et de lancer les premières ouvertures cet automne à Reims et Angers. Antibes et Cannes suivront début 2011, La Rochelle, Lyon, Annecy ensuite. « Notre objectif est d'en ouvrir 25 en 5 ans, précise Olivier Hennel, ce que nous ne pouvons faire seuls sous peine de mettre en cause la pérennité de l'entreprise, c'est pourquoi nous avons choisi la franchise ». La PME a notamment recherché des « passionnés de la cuisine », mais aussi des « experts » pour investir dans des points de vente situés dans le coeur des villes d'au moins 100.000 habitants. Les candidats ont même été plus nombreux que nécessaire. « Nous avons dit non à plusieurs candidats, souligne le PDG, il en va de notre image de marque qui ne peut être écornée par des échecs ou des approximations ». « Mais c'est allé beaucoup plus vite que nous ne le pensions, assure-t-il. Notre réseau sera achevé avant 5 ans ». Cette ouverture vers les particuliers devrait ainsi permettre à La Bovida d'assurer son indépendance et de demeurer dans le giron familial sans besoin de capitaux extérieurs.

latribune.fr

25 Nov 2010, 23:22

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