Le bloc-notes de Stéphane Soumier (BFM radio)

STRONG>Du souffle !Comment est-ce qu'on invente un ventilateur? Personne ne se pose cette question ! Personne ne se dit: « aujourd'hui, je vais révolutionner le monde du ventilateur ! » Et pourtant, James Dyson l'a fait. L'homme de l'aspirateur sans sac, à Paris la semaine dernière, pour nous présenter sa nouvelle invention. Vous l'avez peut-être vu, une sorte de cerceau. Plus de pales, plus de turbulences. C'est effectivement révolutionnaire. « En fait, on travaillait sur un nouveau sèche-cheveux, on a découvert un procédé pour pulser l'air de manière plus efficace, de là on a dévié sur un sèche-mains, parce qu'on se rendait compte que les systèmes actuels ne satisfaisaient personne, et cette technologie-là devenait ensuite évidente pour un ventilateur radicalement nouveau. Le truc, c'est qu'on ne sortira sans doute jamais de sèche-cheveux. » Voilà l'histoire, juste une histoire du bonheur d'inventer, de tester, de jeter, de progresser. « Ça peut fonctionner sur n'importe quel objet, vous devez vous dire qu'il y a un potentiel de progrès dans chaque acte quotidien, ensuite il faut que ça marche, une touche de design, et je vous assure que le prix n'aura plus beaucoup d'importance. » Dyson n'existait pas il y a dix ans, il dépasse aujourd'hui le milliard d'euros de chiffre d'affaires. Un mot encore, James Dyson raconte qu'il a pris comme une « insulte », une statistique selon laquelle 30 % des jeunes filles de son pays voulaient devenir top-modèles. Avec sa belle gueule de baroudeur fatigué, il veut les convaincre qu'il peut être beaucoup plus « fun » de devenir ingénieur. Le type qui révolutionne le ventilateur en est bien capable. Coup de chaud« Un casse-tête, voilà ! Un véritable casse-tête! Mais ça résume nos contradictions, non ? » C'est Guy Nafilyan, le patron de Kaufman & Broadroad, qui s'arrache les cheveux sur quelques dizaines de climatiseurs. L'une des pièces du casse-tête, c'est la conjoncture immobilière, soutenue à bout de bras par des dispositifs de défiscalisation déjà souvent décrits. « Leur effet reste irremplaçable », admet le promoteur. L'autre pièce, la volonté des autorités de « verdir » tout ce qui passe, et par exemple l'un des dispositifs les plus efficaces, le Scellier, du nom d'un sénateur, fort sympathique au demeurant, auquel l'investisseur reconnaissant pourrait élever une statue équestre. Eh bien, quand on regarde les climatiseurs d'Antibes, ces deux pièces sont impossibles à emboîter. Pour bénéficier du Scellier l'année prochaine, il faudra investir dans des bâtiments basse consommation. « BBC, ce sont des initiales, me raconte Guy Nafilyan, mais personne ne sait ce que l'on doit mettre derrière. Une chose est sûre, la climatisation ne passera pas. Impossible de climatiser un appartement et d'obtenir l'agrément. Maintenant, j'aimerais qu'on m'explique comment vendre un logement sans clim sur la Côte d'Azur, moi je ne sais pas faire. » Donc plus de Scellier sur la Côte d'Azur, et peut-être même sur une zone sud assez large, avouez que c'est ballot quand on regarde les mouvements démographiques profonds d'une France qui aspire à se rapprocher de ses rivages. Symbole de nos contradictions ? Comme la défense acharnée des raffineries de Total, ou le désespoir de Chantal Jouanno, qui refuse de comprendre qu'une taxe de plus sur une industrie qui vacille, ce sont forcément des emplois qui disparaissent. Dans tes rêves !Parvis du Palais Brongniart, Paris, Mercredi. L'Observatoire du véhicule d'entreprise déploie les derniers modèles de véhicule électrique. Je m'arrête devant la « ion », de Peugeot. Bon esprit. Vraiment. Le type même de petite voiture, urbaine, qu'on a envie de conduire. D'ailleurs, un commercial efficace me l'explique aussitôt. Il est enthousiaste, le commercial. Il en mangerait presque de sa « ion ».« On peut demander le prix ?- Difficile aujourd'hui, on travaille encore dessus.- Juste une idée ?- A priori quelque chose comme 30.000 euros.- ... (Là, en fait, je m'étrangle).- Non, rassurez-vous, on prépare des offres tout compris à 500 euros par mois.- Mais j'ai une Porsche pour ce prix-là !!!- Peut-être, répond le commercial, mais c'est un peu ringard une Porsche, non ? »
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