Les voitures européennes toujours refoulées à la frontière japonaise

Alors que s\'ouvrent les négociations entre l\'Union européenne et le Japon pour négocier un accord de libre-échange, l\'ACEA (Association des constructeurs européens d\'automobiles) lance un cri d\'alarme! Car les voitures européennes ont traditionnellement beaucoup de mal à entrer au Japon où elles doivent être réhomologuées.  A cause des subtiles barrières... non tarifaires. Comme en Corée.  \"Le Japon maintient des normes spécifiques qui renchérissent le coût des véhicules importés, sans apporter aucun bénéfice pour le client\", souligne l\'organisation, qui réaffirme \"le besoin pour le Japon d\'accélérer l\'harmonisation avec les normes internationales\".Modifications coûteusesL\'association (qui représente tous les constructeurs européens, mais aussi Ford et GM., le coréen Hyundai et... Toyota Europe !) demande \"qu\'un véhicule homologué selon les normes de l\'Union européenne puisse être vendu au Japon sans nouvelle certification ou besoin de modifications coûteuses. Ce qui n\'est pas le cas aujourd\'hui. Les voitures européennes sont parmi les plus sûres et propres du monde. Il n\'y a donc pas de raison pour que des voitures bonnes pour les Européens ne le soient pas pour les consommateurs japonais\". Suppression d\'une fiscalité dissuassiveL\'ACEA demande aussi \"une révision par le Japon de sa politique fiscale et des avantages accordés aux \"Kei Cars\" (ndlr: des mini-véhicules spécifiques qui représentent un tiers du marché nippon), de façon à ce que les petits véhicules européens puissent rivaliser avec eux sur une base d\'égalité\" . Eh oui, les constructeurs automobiles européens ne veulent pas se faire avoir comme avec le dernier accord de libre-échange entre l\'Union européenne et la Corée.Bruxelles est conscientLe Commissaire européen au Commerce, Karel de Gucht, a affirmé, lors d\'un discours devant des représentants des patronats japonais et européen, que la valeur combinée des économies de l\'Union européenne et du Japon représentait un tiers de l\'activité mondiale. Mais il a souligné que les exportations du Vieux continent vers l\'archipel avaient régulièrement reculé ces dernières années, passant de la troisième place il y a dix ans à la septième aujourd\'hui. \"Il y a encore trop d\'obstacles. Nous sommes confrontés à des règlements discriminatoires, à des normes différentes ou à des restrictions dans les commandes publiques\", a-t-il regretté. Comme l\'ACEA, il  juge que la levée de ces barrières dites non tarifaires constituerait  \"la clé des négociations\". \"Nous devons inclure une clause de révision dans le mandat des négociations. Un an après leur lancement, soit autour d\'avril 2014, je ferai le point sur les progrès du Japon dans l\'application des feuilles de route sur les barrières non tarifaires (...). Si j\'en conclue que les progrès n\'ont pas été satisfaisants, les négociations seront suspendues\", a-t-il prévenu. Bruxelles ne semble pas prêt cette fois à se  laisser faire.12% du gâteau européenLes voitures non japonaises s\'arrogent entre 6 et 8% du marché nippon seulement en moyenne. Les seules marques japonaises détiennent, elles, 12% du gâteau de l\'Union européenne. Seulement, voilà. La plupart des voitures de marque nippone sont aujourd\'hui fabriquées en Europe.  Honda affirme ainsi que plus de 80% de ses ventes en Europe sont réalisées avec des produits fabriqués en Grande-Bretagne. Chez Toyota, 62% des véhicules écoulés sur le Vieux continent  y sont fabriqués, à condition d\'y inclure la... Turquie. Mais, dans les 38% restants, il y a aussi des importations de Thaïlande et d\'Afrique du sud. La plus grosse part de ces 38% provient néanmoins du Japon. Le nouvel accord en négociation ne devrait pas changer fondamentalement la donne des constructeurs japonais en Europe, mais, clairement, il facilitera l\'importation de produits \"made in Japan\".  A l\'inverse, la suppression des tracasseries administratives au Japon devrait favoriser l\'essor des véhicules étrangers dans l\'archipel. Mais on n\'en est pas là. Et le Japon est très fort pour mettre au point de nouveaux mécanismes tout aussi subtiles en cas de besoin !
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