Semaine difficile pour les obligations d'Etat américaines

Sans véritable tendance depuis l'éclatement de la crise grecque, les obligations d'Etat américaines ont subi cette semaine une nette correction qui leur a fait flirter avec leur plus bas niveau de 2009. Heurtée par la progression des places boursières et l'ébauche d'un accord franco-allemand sur les modalités d'une aide financières à Athènes, ces traditionnelles valeurs refuge ont en outre pâti des résultats mitigés des émissions de dette du Trésor américain, qui a adjugé un record de 118 milliards de dollars de titres sur la semaine.Accueil plus froid Evoluant en sens inverse des prix, le rendement des titres à 10 ans s'établissait à 3,85% vendredi en fin d'après-midi, son niveau de début janvier, contre 3,68% au début de la semaine et 3,55% début février. La veille, il avait temporairement touché les 3,92% pour la première fois depuis le 10 juin 2009, à la suite de la troisième adjudication mitigée du Trésor américain. L'émission de titres à 7 ans n'a attiré que 83,3 milliards d'offres, soit 2,61 fois les 32 milliards de titres proposés par le Trésor. Les investisseurs avaient offert en moyenne 2,72 fois les montants offerts lors des 10 dernières adjudications à 7 ans, dont 2,98 fois les 32 milliards de dollars placés le 25 février dernier.Au plus bas depuis juilletMitigée, cette opération a semblé confirmé les résultats médiocres du placement 42 milliards de dollars d'obligations à 5 ans réalisé la veille par le Trésor. Les « acquéreurs indirects », une catégorie d'investisseurs incluant les banques centrales étrangères, avaient acheté seulement 39,7% des titres, leur plus faible part depuis juillet dernier, alimentant les rumeurs d'un désengagement progressif des achats de la Chine, le premier créancier des Etats-Unis. Le Trésor américain a en outre dû offrir un « rendement maximum » de 2,60% pour boucler l'opération, soit 4,9 points de base (0,049%) de plus qu'anticipé par les observateurs, le plus important écart depuis juillet. Les propos tenus jeudi après-midi devant les parlementaires américains par Ben Bernanke, le président de la Fed, confirmant que les taux d'intérêts directeurs américains resteraient proches de zéro pour une « période prolongée », n'ont que temporairement limiter le mouvement.Un marché difficilement contrôlable« La Fed va tout faire pour éviter que les taux longs américains remontent trop vite. Mais le marché américain peut apparaître structurellement déséquilibré et difficilement contrôlable à l'heure actuelle. Les taux réels sont particulièrement bas comparés à la croissance anticipée pour cette année », souligne Etienne Pourny, le président de Stelphia AM.Dans un contexte d'amélioration timide de la conjoncture, qui favorise les actifs plus risqués comme les actions et les obligations d'entreprises, les titres de dette américains souffrent aussi des émissions massives du Trésor américain. Les Etats-Unis ont pour l'instant bouclé 601 milliards de dollars d'émissions de dette brutes à moyen et long terme depuis le 1er janvier. Ils devraient émettre un total de 2.200 milliards de dollars cette année.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.