Telefónica repart à l'assaut du Brésil

Telefónica est déterminé à se renforcer au Brésil et à faire céder Portugal Telecom qui lui barre la route. L'opérateur de télécommunications espagnol a entamé mercredi une tournée en Europe et aux états-Unis pour convaincre les grands investisseurs institutionnels étrangers présents dans le capital de Portugal Telecom (PT) des bienfaits de son offre déposée sur Brasilcel le 6 mai dernier. Cette joint-venture contrôlée à parts égales par PT et Telefónica, détient 60 % du capital de Vivo, opérateur mobile brésilien. Le groupe présidé par Césarute;sar Alierta a mis sur la table 5,7 milliards d'euros pour acheter les parts de PT dans Vivo. Cette offre suppose une prime de 145 % de la valeur boursière du groupe de téléphonie mobile brésilien la veille de l'offre. PT l'a déclinée indiquant que Vivo est le premier marché de croissance du groupe. Mais mercredi, l'argument avait changé : le PDG du groupe portugais, Zeinal Bava, a confié à des journalistes, à New York, que l'offre « était clairement» insuffisante. « Chantage »Le but de la tournée des investisseurs est de gagner le soutien de suffisamment d'actionnaires du groupe portugais pour pouvoir convoquer une assemblée extraordinaire, si PT persiste dans son refus. Telefónica en est en effet le principal actionnaire avec 10 % du capital.Dans sa présentation aux actionnaires, Telefónica rappelle que le montant de l'offre équivaut à 78 % de la valeur boursière de PT et à onze années de dividendes. Par ailleurs, le directeur financier de Telefónica, Santiago Fernández Valbuena, a menacé, dans le quotidien britannique Financial Times, de bloquer l'octroi de dividendes de Brasilcel à PT. Le PDG du groupe portugais, Zeinal Bava, a dénoncé dans des déclarations à Reuters le « chantage » de Telefónica. Telefónica a confirmé hier à l'Autorité des marchés portugaise qu'elle n'écarte pas l'éventualité d'une offre publique d'achat (OPA) sur PT. Cependant, certains analystes, comme Ivan San Felix, chez Renta 4, pensent que le gouvernement portugais ne laisserait pas le groupe espagnol s'emparer de PT. Si les actionnaires ne se laissent pas convaincre, Telefónica pourrait renforcer sa présence au Brésil, en se tournant, par exemple, vers la filiale de Telecom Italia au Brésil. Cette éventualité a cependant été rejetée par Valbuena dans le Financial Times. La seule option viable évoquée dans le secteur consiste, pour Ivan San Felix, à « concéder à Portugal Telecom une participation dans Telesp [la filiale de téléphonie fixe de Téléfonicà au Brésil.ndlr.], pour en faciliter la fusion avec Vivo ». Telefónica a calculé que le rapprochement de Vivo et de Telesp avec sa filiale de téléphonie fixe au Brésil créerait des synergies à hauteur de 2,8 milliards d'euros. L'action PT a gagné 6 % mercredi à la clôture.
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