Groupama se résout à un plan de départs volontaires

La direction l\'avait démenti \"de façon catégorique\" il y a un mois. Et pourtant. Groupama vient d\'acter \"le principe de lancer un plan de départs volontaires\" qui, selon nos informations, pourrait concerner entre 150 et 200 personnes, soit entre 9% et 12% des effectifs totaux de Groupama SA. Selon la direction, chaque service fait actuellement le compte des personnes potentiellement intéressées par ce plan qui constitue un évènement quasi inédit et presque tabou, dans une entreprise aux racines mutualistes peu familière de ce type de procédures. La CGT nous confirme qu\'elle n\'a connu cette situation qu\'une fois, il y a une douzaine d\'années, mais sans commune mesure avec ce qui est vécu aujourd\'hui.Un accord de méthodeLes débats sur la mise en oeuvre de ce plan de départs ont été amorcés ce lundi 25 juin. La CFDT indique que les négociations pourraient aboutir à un accord de méthode décidé dans le cadre de la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Cela permettrait de dessiner les contours de l\'éligibilité des salariés au plan et de son calibrage précis, pour faire en sorte que la qualité et la continuité des activités soient assurées dans chacune des filiales.Pour ce qui est du calendrier, les organisations syndicales ont l\'impression que la direction veut aller vite, mais la mise en route d\'un tel plan peut néanmoins prendre plusieurs mois, entre le moment où les négociations sur les conditions de départ débutent, où les candidatures au départ sont recueillies et étudiées, et celui où les portes de sortie s\'ouvrent réellement.La CGT dénonce quant à elle les manières de procéder de la direction et s\'interroge sur le réel avantage de faire un plan de départs volontaires plutôt qu\'un plan de sauvegarde de l\'emploi (PSE). \"Tel que le conçoit aujourd\'hui l\'employeur, ce plan de départs passe outre les instances représentatives du personnel. Il est décidé de manière unilatérale. L\'employeur veut faire passer les choses en douce plutôt que de manière officielle. Or la situation de Groupama pourrait parfaitement justifier d\'un PSE\", affirme Philippe Goret. La CGT souhaite \"ramener l\'assureur à ses obligations légales\" et se réserve la possibilité de saisir l\'inspection du travail.Ce jeudi se tiendra d\'ailleurs une réunion sur la qualité de vie au travail, avec la direction des ressources humaines du groupe. Une réunion qui pourrait bien déborder de son ordre du jour, pour évoquer les conditions de mise en œuvre du plan de départs.Elargissement à d\'autres établissementsCe plan ne prend pas en compte les départs \"naturels\", stigmatisés à de nombreuses reprises par les organisations syndicales comme un \"plan social déguisé\", et qui se sont accélérés depuis le début de l\'année selon nos sources. Le 19 mars, latribune.fr faisait état d\'une centaine de départs \"forcés\" (ruptures conventionnelles, incitations à la démission...) depuis janvier. Ce chiffre aurait doublé à fin mai, nous confirmait alors la CGT.Selon le document de référence 2011, les effectifs de Groupama SA s\'élèvent à 1 722 personnes (sur 11 640 salariés en France), dont 1212 cadres, 334 non cadres et 176 de la direction. L\'inquiétude des organisations syndicales consiste dans l\'élargissement de ce plan à d\'autres établissements du groupe. Leurs craintes portent notamment sur G2S, le GIE Groupama Supports et Services, qui comptait 1710 salariés fin 2011. \"La transformation du plan social de Gan Assurances en plan de départs volontaires, qui diminue notamment l\'impact en terme d\'image, a pu donner des idées à d\'autres établissements\", estime la CFDT. Si cela devait toucher plusieurs activités du groupe, les syndicats veilleraient alors à la coordination des négociations et au traitement équitable des salariés en termes de conditions de départ. Envers et contre tout, sa situation économique et financière contraint donc l\'assureur vert à des \"ajustements\". Contre sa nature mutualiste et au-delà des départs \"naturels\", l\'assureur doit rogner sur certaines activités (Gan Eurocourtage et Groupama Seguros ont été cédées et d\'autres cessions sont en cours) et sur la masse salariale, ce, pour mieux rester fidèle à ses valeurs, en restant une entreprise viable. 
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